Géographie physique

LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE DANS LES PROGRAMMES SCOLAIRES

Carte de géographie physique de l’Europe entourée par l’Afrique et l’Asie

Nous avons tous vu, au cours de l’enseignement secondaire de géographie que l’on a reçu, une carte mettant en avant les grands reliefs d’un pays, les différents climats ou les courants océaniques. Cette géographie est de la géographie physique.

La définition estcependant complexe. La Géographie physique rassemble quatre disciplines :
– la climatologie (= l’étude de l’action des phénomènes météorologiques sur les différentes parties du globe, de leurs réactions mutuelles, de leur évolution temporelle et des différents climats)
– l’hydrologie (= l’étude des eaux, de leurs propriétés)
– la biogéographie (= la science qui étudiela répartition de la flore, de la faune et des milieux
biologiques)
– la géomorphologie (= la partie de la géologie qui décrit et explique les formes du relief terrestre)
Elle a pour but de décrire et d’expliquer le fonctionnement et l’évolution des composantes de l’espace et se base sur des modèles physiques ou biologiques.

Cependant le sens de la géographie physique a été modifiécar dans la définition ancienne, la géographie physique comprend uniquement la partie de l’épiderme de la terre avant que l’homme ne l’ait modifié. Cette définition est irrecevable à l’heure actuelle car elle exclurait tous les espaces naturels marqués par l’homme. Cependant, une grande partie de ces espaces comme les forêts, les sols agricoles sont en grande partie anthropisés.

L’homme doitdonc être au coeur de l’étude de la géographie physique dans la géographie actuelle. Cependant afin que l’homme se situe au coeur de la réflexion géographique, la matière a énormément évoluée.
C’est pourquoi nous pouvons nous demander :
Quelle évolution la géographie physique a -t-elle connu, quelle est sa place dans la géographie actuelle ?
De quelle manière est-elle introduite dans lesprogrammes scolaires aujourd’hui ?

Histoire et notion de la géographie physique

A. D’une place principale au rejet

Dès 1757, Kant[1] avait fait le lien entre ces deux types de géographie dans Géographie physique où son but est d’étudier les rapports entre la politique, l’économie et les données du milieu. L’homme n’est donc pas rejeté.
Idée reprise par Vidal de la Blache[2] selon ce queFebvre nomme le possibilisme : le milieu naturel joue un rôle primordial et offre aux hommes des « possibilités » entre lesquelles ils choisissent. L’étude du milieu est donc le fondement essentiel pour toute étude géographique. Donne naissance à un déterminisme naturel qui concentre la majorité des critiques de la géographie physique.
Cette géographie universitaire qui s’est développée à la fin duXIXe sièclles est vue comme une science naturelle parce qu’il fallait trouver un objet libre « spécialement réservé » selon la formule de L. Gallois, et bien différencié de ceux des deux grandes rivales, l’histoire et la sociologie. Les connaissances en milieux biophysiques sont favorisées, ce qui restreint les champs d’étude de la géographie.
L’atout de cette géographie des qu’elle se veut plusscientifique que la géographie humaine, elle s’est donc imposée au moment où la géographie doutait d’elle même. Elle cumulait les observations de terrain, l’expérimentation en laboratoire (cycle davisien), la rigeur taxinomique, la précision terminologique, la cartographie de pointe et les contacts rapprochés avec les sciences de la terre. Ëtre géomorphologue était valorisant.

Dans ce contexte,Emanuel De Martonne (1873-1955) met l’accent sur la géomorphologie pour donner à la géographie un statut scientifique. (explication de la carte géologique). Pour tout géographe , il y avait l’obligation, tout au long du parcours et jusqu’à sa thèse, de faire ses preuves en « morpho » et de réaliser « quelques longues gammes sur des flexures ou sur des surfaces d’hérosion » (A. Frémond, 1976,…