Geopolitique

Aurélie MARTINI lundi 18 février 2008
AFIG A1

La géopolitique de l’après guerre froide peut-elle s’analyser en terme de polarisation ?

Afin d’établir une problématique et d’apporter une réponse structurée à la question posée, il nous est nécessaire de définir les termes centraux et de déterminer le contexte de notre analyse.

La guerre froide, définit par RaymondAron par l’axiome « guerre improbable, paix impossible », est une période durant laquelle les relations internationales sont structurées par des rivalités opposant l’Est et l’Ouest du monde. Il s’agit donc de deux blocs distincts dont les prétentions sont incompatibles et les systèmes antagonistes. On assiste alors à un affrontement soviéto-américain dont le champs de compétition se limite audépart en Centre-Europe puis s’élargi à l’échelle mondiale. En effet, les deux leaders de la guerre froide, les Etats-Unis et le bloc soviétique se positionnent en pôle d’influence et exercent leur domination sur leurs périphéries. C’est ainsi que les quarante années de guerre froide ont été le théâtre de conflits régionaux avec en arrière plan le soutien logistique ou l’intervention directe ouindirecte des soviétiques et des américains. On pense en premier lieu à la guerre de Corée, la guerre du Vietnam, la guerre d’Afghanistan ou la guerre Iran-Irak.

L’ordre soviéto-américain est solidement établi, mais également contesté à travers le monde. Une nouvelle catégorie d’acteurs refusant la dichotomie Est-Ouest apparaît : le tiers-monde. Il se manifeste grâce à des leaders charismatiques(Nasser, Castro, Indira Gandhi, Nehru, Senghor) et quelques conférences importantes telles que celle de Bandung en 1955. Les Etats-Unis sont aussi contestés par leur arrière-cour latino-américaine, le Proche-Orient est par ailleurs traversé par des guerres répétitives et l’Asie plongée dans la tourmente.
Lorsqu’en 1968 Nixon est élu président des Etats-Unis, il rompt avec l’approche moraliste de lapolitique extérieur américaine pour préférer l’efficacité pragmatique. Les Etats-Unis développent et appliquent le concept de détente qui induit la limitation de la course aux armements par une politique d’ « Arms control » et la cogestion des conflits périphériques. La détente n’a pas mis fin aux conflits périphériques mais elle a permis que ces affrontements indirects n’interfèrent pas de façonnégative dans le dialogue stratégique des superpuissances.
A partir de la fin des années 1970, les relations soviéto-américaines se dégradent car chacun reproche à l’autre d’être l’unique bénéficiaire de cette politique de détente.
Les deux leaders s’engluent peu à peu dans leurs difficultés propres. Les deux superpuissances n’exercent plus le contrôle ni sur leur protégés respectifs, ni surla marche du monde qui devient moins exclusivement bipolaire. Par ailleurs, de nouveaux conflits, dont le déroulement et la logique échappent au contrôle de Moscou et de Washington, éclatent (Liban, conflit Irak/ Iran, Indochine, guerre des Malouines). Malgré cela, l’URSS et les Etats-Unis continuent à exercer leur influence à travers el monde. Au delà de l’image de superpuissance quasi sans failleque l’URSS aimait véhiculer d’elle-même et dont la plupart des occidentaux étaient convaincus, l’Union soviétique connaissait des faiblesses (l’URSS était en mauvaise posture économique et n’avait pas énormément de pays alliés ). Elle contraint les pays satellites à se plier à sa puissance. Les réformes ont débouché sur une révolution conduisant à son implosion puis à la disparition de l’empiresoviétique. Gorbatchev voulait réformer l’Union soviétique mais il était sans doute trop tard. A trop vouloir étendre son influence, l’URSS a épuisé ses forces. Cette incroyable machine militaire s’est brutalement retrouvée dans la situation d’une armée vaincue (sans qu’aucun coup de feu ne soit tiré contre elle).

En 1991, la chute du bloc soviétique modifie l’ordre mondial : va-t-on assister…