Gestion des conflits en afrique
LA GESTION DES CONFLITS EN AFRIQUE POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE UNE APPROCHE AU DEVELOPPEMENT FONDEE SUR LES DROITS HUMAINS PRESENTATION À L ‘OCCASION DE LA 4e CONFERENCE DES INSTITUTIONS NATIONALES AFRICAINES DES DROITS HUMAINS , A KAMPALA – OUGANDA Par le colonel (rtd ) JAN Kamenju Du 13 au 16 août 2002 Le Directeur du Centre d’information et de recherche sur la sécurité (SRIC ) A NAIROBIKENYA. INTRODUCTION. L’une des composantes des droits humains est la paix . C’est un concept qui a été difficile à saisir sur notre continent à cause des conflits et de la guerre . En l’absence de la paix , il n’y a pratiquement rien qui peut se réaliser en termes de développement humain , social , économique , voire même politique. En effet la paix constitue un cadre de respect des droits humains, etsans elle tous les autres droits humains sont violés par défaut . Si la paix doit être garantie sur notre continent , il nous faut traiter la question de tous ces nombreux conflits qui prévalent dans différentes régions. La nécessité de traiter des conflits est la force nécessaire pour sauvegarder le développement. Quand il y a conflits , nous ne retardons, seulement pas le développement , maisaussi pour longtemps nous gélons la croissance qui existait déjà. En fin de compte, les conflits et la guerre ont de différentes manières affecté négativement la région . Je voudrais présenter une analyse critique de l’impact de la guerre et du conflit dans la région . Mon principal objectif est de montrer la corrélation qui existe entre la gestion des conflits et un développement durable, et lagestion des conflits avec le respect des droits humains. Récemment , l’Afrique a expérimenté sa première guerre mondiale quand plus de six pays se sont engagés en guerre qui avait suivi les conflits en République Démocratique du Congo (RDC ). Suivant le rapport de Human Rights Watch alors que « la guerre continue à faire rage à l’Est du Congo , du sein de
cette grande guerre ,les combattantsmènent une autre guerre – la violence sexuelle contre les femmes et les filles ». Parmi ces victimes se retrouvent des filles aussi grandes que l’âge de cinq ans et des femmes aussi vieilles que l’âge de quatre – vingt ans . On rapporte que les assaillants attaquaient souvent leurs victimes alors qu’elles cultivaient leurs champs , ramassaient du bois de chauffage ou pendant qu’elles allaient aumarché . Ce nouveau développement aggrave la vie économique déjà précaire dans la région . Les conflits et la guerre laissent les gens traumatisés et vulnérables . Le rapport de Human Rights Watch a déjà établi des cas où des femmes et filles sont rejetées par leurs maris, familles et des communautés parce qu’elles ont été violées ou parce qu’elles seraient atteintes du SIDA suite aux viols. Beaucoupont été forcées au sexe ou à servir comme domestiques. En Ouganda et au Soudan , le recrutement des enfants soldats est courant. Ceci signifie que des opportunités se perdent pour ces enfants. Leur manque de scolarisation augure un avenir lugubre et les enfants qui pourraient devenir des leaders futurs perdent des opportunités . L’autre problème est lié à la facilité grandissante d’acquérir desarmes portatives et légères. Les armes constituent une menace au droit humain le plus fondamental, le droit à la vie . La présence de ces armes au sein de nos communautés a changé la résolution traditionnelle des conflits, qui était basée sur la négociation et la médiation et le fait d’avoir conscience qu’on ne devrait pas faire mal aux personnes âgées , aux femmes et aux enfants .Or comment peut – onreconnaître un homme âgé , une femme ou un enfant à une distance de 300-700 mètres , qui est la distance – même de la portée d’un fusil ? Au moment où la guerre sévissait en RDC, ce n’est pas seulement les Congolais seuls qui étaient affectés, mais aussi les pays limitrophes où des milliers des réfugiés ont traversé les frontières et sont entrés en Tanzanie, au Rwanda, au Burundi, en Ouganda…