Grammaire

GRAMMAIRE
DE

LA LANGUE TIBÉTAINE.

PARIS.
LIBRAIRIE ORIENTALE DE BENJAMIN DUPRAT,
LIIlRAlRE DE L’INSTITU’r, DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE ET DU SÉNAT, DES SOCIÉTÉS ASIATIQUES DE PARIS, DE LONDRES, DE CALCUTTA ET DE MADRAS, ETC.

Rue du Cloître-Saint-Benoît, n° 7′

GRAMMAIRE
DE

LA LANGUE TIBÉTAINE
PAR PH. ÉD. FOUCAUX,
MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE, PROFESSEUR DE LANGUE TIRÉTUNEÀ L’ÉCOLE IMPÉnIALE DES LANGUES ORIENTALES, CIlARGÉ DU COURS DE SANSCRIT AU COLLÉGE ŒPÉmAL DE FRANCE.

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PARIS.
IMPRIMÉ PAR AUTORISATION DE L’EMPEREUR
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A L’IMPRIMERIE IMPÉRIALE.
11 DCCC LVITT.

A MONSIEUR STANISLAS JULIEN,
MEMBRE DE L’INSTITUT, PF.OFESSEUR DE LANGUE ET DE LITTÉRATURE CHINOISES, ADMINISTRATEUR DU COLLÉGE IMPÉRIAL’ DE FRANCE, ETC. ETC. ETC.

HOMMAGE RESPECTUEUXDE L’AUTEUR.

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PRÉFACE.

C’est seulement en 183ft que parut la première grammaire tibétaine composée pour les Européens. Rédigée en anglais et publiée à Calcutta par le célèbre voyageur Alexandre Csoma de Koros, elle avait « d’ , ete prece ee, au comrnencerncn t d l merne annee, e a »
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par un dictionnaire tibétain-anglais du même auteur. Ces deux ouvrages sont les premiersqui aient pu servir d’une manière vraiment utile pour étudier la langue tibétaine; car il ne faut compter comme livre élémentaire ni le volumineux in-ua puplié à Horne en 1759, par le P. Georgi, sous le titre de

Alphabetum tibetanum, ni l’extrait. du même ouvrage
(lui parut avec le même titre (in-8°, Homœ , 1773). On ne peut regarder non plus comme une grammaire tibétaine trente-cinq pagesauxquelles on a donné ce titre, et qui se trouvent en tête du dictionnaire tibétain – anglais édité à Sérampore, en

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PRÉFACE.

1826, par John Marshman , d’après un manuscrit de
Schrœtcr. Aussi dès l’année 1839, c’est-à-dire moins de cinq ans après la publication de la grammaire de Csoma ,

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I. J. Schmidt en publiait une nouvelle à Saint-Péterabourg, rédigéeen allemand, et qui, à peu de chose près, n’est que la traduction de celle de Csoma. Dans la granlmaire tibétaine qui suit, j’ai cherché à abréger, autant que cela était possible sans nuire à la clarté, les deux ouvrages du même genre qui l’ont précédée, et je me suis efforcé de la mettre au niveau des connaissances acquises par les derniers travaux dont la langue tibétaine a été l’objet. J’aisouvent insisté sur l’influence que le sanscrit a exercée sur la langue des Lainas, parce qu’il m’a semblé qu’un livre destiné à des Européens devait être rédigé surtout en vue de ce qui constitue pour eux le principal intérêt de la langue du Tibet, c’est-àdire sa volumineuse littérature, composée presque uniquement de livres qui traitent de l’histoire et des doctrines du bouddhisme, Pour cela ilfallait à chaque instant se référer à la langue sanscrite, et l’on verra, au chapitre consacré à la traduction des prépositions de cette langue,

PRÉFACE.

IX

quel avantage peut retirer de la conlparmson des deux idiomes celui qui unira la connaissance du sanscrit à celle du tibétain. Quand même, en lisant les livres traduits du sanscrit, c’est-à-dire presque tous ceux qui composent lalittérature sacrée du Tibet, on n’aurait pas sous les yeux l’original indien, la connaissance de la langue sanscrite serait encore d’un très-grand secours, outre qu’elle est indispensable pour rétablir les noms propres devenus méconnaissables en passant du sanscrit en tibétain, parce qu’au lieu de se borner à transcrire le son du mot, les interprètes se sont appliqués à en reproduire la signification.————-Je n’ai point consacré de chapitre aux postposi-

tions, ainsi que l’ont fait Csoma et après lui Schmidt.
Il eût fallu d’abord répéter avec eux ce qui avait été déjà dit pour les signes des cas; puis, comme nous sommes accoutumés à trouver /en latin des expressions telles que Deigratia, vobiscum, orientem ver-

sus, leonis instar, nomine tenus, etc. où les mots gratia, cum,…