Il n’y a pas d’amour heureux

Les poètes et la guerre : quelle place pour l’engagement ?
Divers grands thèmes ont toujours alimenté la poésie et plus ou moins inspirés les poètes. Parmi eux, l’amour, la mort, la fuite du tempsou encore la nature. Mais qu’en est-il de la poésie de circonstance ? Friedrich Hölderlin, philosophe et poète lyrique du XVIIIème siècle, s’est interrogé : « A quoi bon des poètes en temps dedétresse ? ». En effet, au cours de certaines périodes, les poètes ont été écrasés par la violence de la réalité historique et ont nourri leur art de leurs revendications. Cette poésie de circonstance, oupoésie engagée, s’est notamment développée durant la seconde guerre mondiale. Mais alors, si la poésie engagée ne s’inscrit pas dans une volonté purement esthétique, est-elle pour autant à bannir ?

Lapoésie engagée est avant tout, pour les générations futures, un extraordinaire témoignage d’une époque particulière à tout point de vue. Elle rapporte avec sincérité et de façon intacte, toute uneatmosphère chargée de souffrance et de douleur. Durant la seconde guerre mondiale, des poètes tels que Louis Aragon, Robert Desnos ou Paul Eluard ont exercé leur art, tant par vocation que par désir derésistance. Leurs poèmes nous rapportent des faits historiques intéressants et nous permettent de décoder une période sombre de l’Histoire. Ainsi, le poème Demain de Desnos nous plonge dans l’ambianceoppressante et destructrice de la guerre, aussi, nous apprenons les idéaux de la Résistance dans Deux poètes d’aujourd’hui de Paul Eluard, et le danger représenter par l’engagement résistant noussaisit dans Un homme est mort. Ces poèmes nous sont parvenus et, sans eux, qu’aurions-nous pu comprendre du combat des résistants ? Sans doute, la poésie a été le meilleur moyen pour ces poètes de noustransmettre la complexité de leur époque.

Plus qu’un témoignage, la poésie s’est révélé être, en ces temps difficiles, une arme indispensable. Son langage équivoque et ses procédés l’ont rendu…