Jacques prévert

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I. Biographie

Une jeunesse partagée entre la joie et la déception
Jacques Prévert naît le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine, dans un milieu de petits bourgeois trop dévots, dont il ne cessera de moquer les obsessions et les convenances.
Jacques est le deuxième enfant de la famille : il a en effet 2 frères, Jean (1898) et Pierre (1906).
Son père, AndréPrévert, est issu d’une famille riche devenue pauvre. Il fait divers métiers pour gagner sa vie. Il a un penchant pour l’alcool. Il est un peu bohème. Il est passioné par la politique. Il fait également de la critique dramatique et cinématographique par loisir. C’est avec lui que Jacques se passionne pour le spectacle et le monde du théâtre.
Sa mère, Suzane Catusse, est issue d’une famillepauvre. C’est une femme douce et sage, qui aime la vie. Elle lit souvent des contes de fées à son fils et c’est avec elle que Jacques apprend à lire.
Jacques est un enfant heureux et gai qui rit en toutes circonstances. Il ne manque aucune fête.
Très jeune, il se lit d’amitié avec Louis Aragon.
En 1907, Jacques, arrivé à Paris, débute l’école et ce, en retard ! Il déteste rester des heures sansbouger, à écouter un maître ennuyeux qui le dispute lorsqu’il regarde les oiseaux ou les fleurs à l’extérieur. Il fait de plus en plus l’école buissonnière et, avec ses amis, dont Gravoche, il fait les quatre-cent coups.
Jacques accompagne souvent son père chez les pauvres et il se met à les aimer, à comprendre leurs joies et leurs peines, à découvrir les trésors de générosité, de délicatesse etde poésie qui se cachent au fond du cœur des plus démunis de la société. Il constate que le monde n’est pas toujours bon. À la vision désolante du monde qui l’entoure, le regard de Jacques se teint d’une tristesse et d’une sagesse qui ne le quitteront jamais tout à fait. Sa joyeuse insouciance est définitivement brisée.
À 15 ans, il reçoit son certificat d’études et quitte l’école.
Ilmultiplie alors les petits travaux, notamment au grand magasin Le Bon Marché.
Parallèlement, la guerre s’est déclarée et dans toute son atrocité, elle lui fait horreur.
En 1915, son frère Jean, alors âgé de 17 ans, meurt de la fièvre typhoïde
D’abord mobilisé en 1918, le service militaire de Prévert se poursuit à Saint-Nicolas-de-Port où il rencontre le peintre et dessinateur Yves Tanguy avant d’êtreenvoyé à Istanbul où il fera la connaissance de l’éditeur Marcel Duhamel.

Le surréalisme
De retour à Paris en 1922, Prévert s’établit au 54, rue du Château qui sera bientôt le point de rencontre du mouvement surréaliste auquel participent Desnos, Malkine, Aragon, Leiris, Artaud sans oublier le chef de file André Breton. Prévert s’investit pleinement dans le mouvement : c’est lui qui trouve leterme de « cadavre exquis » pour définir le jeu littéraire auquel ses amis et lui se livrent. Cependant, Prévert est trop indépendant d’esprit pour faire véritablement partie d’un groupe constitué, quel qu’il soit : ainsi, il supporte mal les exigences d’André Breton.
En 1930, après avoir écrit une critique à l’égard de Breton, Mort d’un Monsieur, il quitte le mouvement surréaliste.

Naissancede l’artiste
En 1932, Prévert fonde le groupe de théâtre Octobre et en devient le principal auteur. Il écrit les sketches de la troupe pour le théatre populaire, se moquant des bourgeois, des curés, des militaires… et provocant ainsi des scandales.
Il participe aux Olympiades du théâtre à Moscou en 1933.
En 1934, il fait la connaissance d’un musicien démuni venant de Budapest, Joseph Kosma.Dès 1935, ce dernier met des poèmes de Prévert en musique pour, entre autres, Agnès Capri, Juliette Gréco, Les Frères Jacques, Yves Montand.
Cette même année, sa femme Simone le quitte.
C’est également à partir de 1935 que Prévert commence à écrire des scénarios de films, souvent avec son frère Pierre, devenu metteur en scène. Il est un des plus grands scénaristes et dialoguistes des films…