Je ne sais ni lire, ni écrire…

Je ne sais ni lire ni écrire, je ne puis qu’épeler…

Si l’on en croit les avis et auteurs autorisés, la première « vraie » planche d’un maçon doit être une planche symbolique. En ce sens, elle ne doit pas porter sur des thèmes sociétaux, quelles que soient les tentations en la matière.

Pourtant, fort d’un passé professionnel consacré à la pédagogie directe, puis à la pédagogie spéculative,la compréhension au premier degré du sujet reçu aurait pu me conduire à croire que : « je ne sais ni lire, ni écrire, je ne puis qu’épeler » renvoyait aux querelles et débats récurrents concernant les méthodes d’apprentissage de la lecture : méthode analytique (ou « globale ») versus méthode synthétique (ou « syllabique »). Peut-être avec un parti pris marqué pour la seconde, si l’on se réfère àla suite du questionnement (énoncé de chacune des lettres –j, a-, articulations entre elles pour former des syllabes –ja- puis kin, concaténation des syllabes pour constituer un mot –jakin-).

Réappropriation par les maçons de cette querelle des anciens et des modernes, avec l’hypothèse d’une préférence des maçons pour les anciennes méthodes, « celles qui ont fait leurs preuves » quels quesoient les mérites objectifs qui peuvent être portés au crédit de la méthode globale (les textes, porteurs de sens, incitent l’apprenant à jouer avec les mots écrits afin de se poser lui-même des questions et de rechercher les réponses de manière ludique) ?

Mais à l’évidence, cette première approche n’ouvrait pas les perspectives de recherche symbolique propres à satisfaire mon cahier des charges!

Refermant cette parenthèse en forme de clin d’œil, il m’apparut pertinent de reprendre dans le rite français le contexte précis de cette réponse « je ne sais ni lire… » à la demande du Mot sacré.

Quel(s) est (sont) le(s) symbole(s) ? Quelle(s) est (sont) sa (ses) signification(s) ?

Selon l’encyclopédie en ligne Wikipédia, un symbole peut être un objet, une image, un mot écrit, un sonou une marque particulière qui représente quelque chose d’autre par association, ressemblance ou convention et qui est doté de fonctions propres :
Une fonction sémiotique : le symbole est une représentation porteuse de sens ;
Une fonction révélatrice : le symbole apparaît comme la réalité visible (accessible aux cinq sens) qui invite à découvrir des réalités invisibles (exemple : le soleil quiéblouit figure l’inaccessibilité de Dieu) ;
Une fonction universalisante : les symboles sont fondés sur une corrélation naturelle entre symbolisant et symbolisé, ils sont de partout et de toujours (exemple : inaltérabilité de l’or) ;
Une fonction transformatrice, pour le psychisme, selon la psychologie des profondeurs (Carl-Gustav Jung), un symbole contient une grande énergie que l’homme peuttransformer, en l’amplifiant, en la sublimant, en la réorientant (exemple : certains malades se guérissent en travaillant sur des couleurs, des sons, leurs rêves, leurs fantasmes conscients ou inconscients) ;
Une fonction magique : le symbole, de façon formelle ou de façon concrète, agit sur les choses, indirectement, analogiquement (exemple, un magicien croit – à tort ou à raison – que le nombretreize, par une « vertu occulte » qui échappe à la raison et à la science physique, porte malheur –ou porte bonheur ! -).

La plupart des symboles rencontrés ne remplissent qu’une partie des fonctions signalées, principalement les 2 premières (sémiotique et révélatrice) et de manière seulement relative la 3ème, l’universalisme des symboles maçonniques restant relatif.

La phrase-sujet nes’apparente pas directement à un symbole, même si son contexte (pourquoi ?) et l’environnement (le temple) dans lequel elle est prononcée en comportent plusieurs. Elle s’apparente davantage à une parabole, figure de rhétorique consistant en une courte histoire qui utilise certains faits pour illustrer une morale ou une doctrine, c’est également dans certains cas un récit allégorique qui permet de…