La bruyere
La Bruyère De l’homme « Gnâthon »
Dans les Caractères, œuvre unique et singulière, ou les mœurs de ce siècle, La Bruyère nous présente, entre autres, un certain nombre de portraits visant àcaractériser les hommes de son époque. Observer « les caractères » d’un certain nombre d’individus permet en effet à ses contemporains, en riant de leurs propres vices, de s’améliorer. Mais aussi, de façonplus large, et dépassant son propre siècle, La Bruyère décrit l’être humain et ses singularités.
« Gnâthon », issu du fragment « De l’homme » se présente ainsi comme un homme tellement décalé parrapport aux codes de la société que ses vices sautent aux yeux du lecteur. Ce caractère révèle, par le talent de La Bruyère, la limite entre le rire et le dégoût vis-à-vis d’un être caricatural etgrossier.
Afin de tenter de comprendre le sens du texte, nous aborderons tout d’abord la notion de comique, issue du portrait de Gnâthon, avant de mettre en valeur les aspects satiriques qui mènent peu àpeu le lecteur à un rejet de cet homme haïssable et plus généralement de tout homme de ce type.
I- Portrait comique
1) Comportement bestial, goinfrerie du personnage.
– Glouton = pille latable, métaphore militaire « pille la table », les mains symbole d’avidité. Comparaison à l’animal = énumération des verbes avec gradation = caractère bestial. Bruits en mangeant (« manger haut et avecgrand bruit »)
– Personnage de farce, homme dégoûtant, goinfre, mise en scène très réaliste ( le lecteur visualise ce goinfre).
2) Le portrait de Gnâthon passe par une mise en scène comique
– Iljoue un personnage (« il oublie » = ironie de l’auteur qui nous révèle que le personnage sait ce qu’il fait)
– Volonté de mettre en scène le grossier personnage (les sources). Construction de laphrase qui mime les déplacements du personnage jusqu’à la chute « on le suit à la trace »
– L405 « si on veut l’en croire » traduit la comédie du personnage
– « pâlit, tombe en faiblesse » =…