La condition féminine dans sous l’orage

1 Naissance et théorisation du drame romantique
1.1 Décadence de la tragédie
Réduite à un ensemble de recettes usées et de situations devenues banales, la tragédie classique apparaît au XIXème siècle en pleine décadence. L’évolution sociale et l’avènement du romantisme appellent de nouvelles formules.Dès la fin du XVIIIème siècle, un genre nouveau avait ouvertla voie à un renouveau dramatique : le mélodrame. Celui-ci a recours à des moyens simples procurant des émotions fortes à un public populaire. Il néglige la psychologie au profit de l’intrigue et du spectacle : décors, costumes, jeux de scène. Personnages et situations y sont réduits à des types élémentaires.Même si le mélodrame ne présente pas une grande valeur littéraire, il a toutefois lemérite d’ouvrir le débat sur le renouveau du théâtre : il en souligne la nécessité et en esquisse les axes majeurs

1.2 Des réflexions nourries sur le renouveau du théatre
Durant le premier quart du XIXème siècle, la connaissance plus précise de Shakespeare et des dramaturges allemands élargit le goût et fournit des arguments contre la tragédie classique. Des idées nouvelles sont alorsagitées dans les conversations, les préfaces, les articles de journaux.Stendhal, entre autres écrivains, participe au débat et certaines de ses idées seront adoptées par Hugo. Il souligne la nécessité vitale pour toute oeuvre dramatique de plaire au public contemporain. Ce principe impose à la tragédie de se renouveler.
1.3 La Préface de Cromwell
En 1827, Hugo donneavec son Cromwell l’exemple d’un drame selon la technique shakespearienne.
Dans sa Préface surtout, il rassemble, synthétise et précise les concepts jusque-là épars qui définissent l’esthétique du drame. Ce texte est un véritable manifeste du drame romantique et c’est lui qui sera à l’origine de toute la production postérieure.

2 Théorie du drame romantique2.1 Le mélange des genres
L’ambition des romantiques est de donner une peinture de la réalité toute entière. Aussi, le drame romantique a-t-il recours au mélange des genres qui, seul, permet de représenter dans toute leur richesse, toute leur singularité, l’ensemble des êtres, des situations et des sentiments présents dans la nature.
Victor Hugo illustre ce principe de mélange desgenres en n’hésitant pas, dans ses pièces aussi bien que dans ses romans, à juxtaposer tous les styles, du grotesque au sublime.
2.2 L’unité d’ensemble
L’unité d’ensemble ne se confond pas avec l’unité d’action des classiques. Les romantiques condamnent la règle des 3 unités développée par les classiques.
L’unité de lieu empêche de tout montrer et a pour effet de substituer des récits auxscènes et des descriptions aux tableaux. L’unité de temps, quant à elle, empêche de saisir les passions dans toutes leurs richesses, leurs nuances et toute la complexité de leur développement.
Aussi, le romantisme en appelle-t-il à un art plus libre, moins rigoureusement intellectuel. Une limite, cependant, à cette liberté de l’art : il s’agit de la nécessité de composer une oeuvre d’art équilibrée etharmonieuse. C’est là qu’intervient le principe d’unité d’ensemble : sans exclure des actions secondaires, il importe toutefois de garder l’intrigue lisible pour le spectateur et de conserver à l’œuvre sa cohérence.
2.3 La nature « transfigurée
Les romantiques ne se réclament d’aucune règle ni d’aucun modèle. Ils prônent l’indépendance du génie, la toute-puissance de l’inspiration. A l’auteurinspiré, tout sujet est bon. Il convient toutefois de le transfigurer en art. La nature ne peut être donnée brute. Il faut la travailler, la rendre agréable à l’œil et à l’oreille. Le génie n’exclut donc pas le travail.
Aussi Hugo se prononce-t-il en faveur du drame en vers qui assure au drame son caractère d’œuvre d’art en le faisant se distinguer du « commun ». Toutefois, cette prédilection de…