La douleur

LA DOULEUR

Définition

« La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable en lien avec un dommage tissulaire réel ou potentiel ou décrit en termes d’un tel dommage : » ( IASP)

1. Développement de cette définition :

1. Expérience sensorielle et émotionnelle désagréable … : sentir et ressentir

L’expérience constitue par essence ce qu’unindividu peut éprouver par lui-même. Le patient est le seul expert de sa douleur.

Sensorielle et émotionnelle : associe ce qui relève des sensations physiques et ce qui relève des émotions. Il n’existe plus de hiérarchisation entre une sensation physique noble et un vécu affectif. Cette coloration affective fait partie intégrante de la sensation douloureuse.

2. En lien avec un dommagetissulaire réel ou potentiel : en général la douleur ressentie et exprimée par le patient correspond à une lésion objectivable (plaie, fracture, tumeur, brûlure …) il s’agit d’un dommage tissulaire réel. Mais il peut exister un dommage potentiel : les lésions ne sont pas toujours visibles. Il faut chercher à démasquer une lésion qui existe peut-être. Il est important de signaler l’absence decorrélation anatomo-clinique. Ceci signifie qu0il n’y a pas de relation proportionnelle entre l’intensité de la plainte (=clinique) et le degré d’atteinte lésionnelle (=anatomo)

3. Ou décrit en termes d’un tel dommage … : introduction dans la définition de la notion capitale suivante : devra être considérée comme douleur toute plainte exprimée comme telle par le patient. Cette dernière partie évoquele chapitre des troubles douloureux psychogènes qui trouvent leur origine dans des dysfonctionnements psychiques. On retrouve ces plaintes dans 4 grands tableaux :

– La dépression masquée

– La névrose d’angoisse

– L’hypocondrie

– L’hystérie de conversion

1. COMPLEXITE DE LA DOULEUR

2.1 Les effets de la mémoire : la sensibilisation

Il s’agitd’une mémoire neuro-biochimique concernant les systèmes de transmissions de la douleur et responsable des phénomènes de sensation à la douleur. C’est aussi une mémoire affective dont l’influence modulatrice sur les expériences douloureuses ultérieures est déterminante. Il est établi que la mémoire de la douleur est étroitement liée à l’intensité durant l’épisode douloureux initial.D’autres travaux montrent que si on laisse persister une douleur sévère pendant plus de 24 heures, on retrouve les modifications neuroplastiques asociées au développement de syndrome douloureux chronique rebelle.

A l’inverse des rencontres avec les agents infectieux qui renforcent notre immunité, les rencontres avec les stimuli douloureux fragilisent notre système nerveux qui se sensibilise àla douleur et nous rend plus vulnérable on parle de sensibilisation centrale pour évoquer les mécanismes d’amplification de la douleur se produisant dans la moelle , le tronc cérébral, et le cerveau.

Autrement dit « qui a souffert, souffrira » et on ne s’immunise pas contre la douleur.

Les implications thérapeutiques sont de taille puisqu’il s’agit de traiter la douleur leplus tôt possible dans ses mécanismes générateurs , de nouvelles approches se développent comme le concept d’analgésie préventive.

Les connaissances sur les douleurs sont récentes (seconde moitié du 20ème siècle) et encore très incomplètes. Nous sommes tous automatiquement équipés pour ressentir de la douleurs (dès la 25ème semaine de vie intra-utérine) La douleur a comme fonctionpremière de garantir l’intégrité de notre organisme par le signal d’alerte qu’elle représente lors d’une lésion. Elle constitue donc une sensation fondamentale car protectrice.

2. DE L’ANATOMIE ET LA BIOLOGIE A LA COMPREHENSION DE LA DOULEUR.

3.1 Les stimulations douloureuses :

Elles peuvent être de nature mécanique, thermique ou chimique. La stimulation ne devient…