La fontaine, les fables, les animaux malades de la peste
Les animaux malades de la peste.
I- Les discours et les thèses en présence
1.1 Le discours argumentatif du renard :
Le renard est le 1er à prendre la parole. C’est sans doute parce qu’il n’a pas envi de faire une confession publique. Et donc, il a livré un stratagème qui va changer le sens de la confession qu’exigeait le roi. Le discours du renard commence au vers 34 à 42. Discours directce qu’il lui donne plus de poids, plus de réalité. Ce qui nous frappe ce sont les indices d’énonciation : absence d’indices d’énonciation «je » qui est remplacé par le « vous » qui renvoie au roi. Pas le moindre « je » ce qui lui permet de ne pas révéler ses péchés c’est une autocritique. Au lieu de cela, le renard s’adresse au roi pour le flatter. En le flattant, cela lui évite de parler de sespropres fautes. Flatterie se substitue à la confession. La thèse est prononcée au vers 36-37. On a des phrases interrogatives. Il n’y a aucun pécher à manger d’autres êtres vivants. Cette thèse est étayée par 3 arguments :
– les moutons sont de la canaille et une sotte espèce. Vers36 « canaille » connotation sociale c’est une couche sociale inférieure.
– Ils sont bénéficiaires d’une faveur.C’est un honneur d’être mangé par le roi. Ce qui renverse les valeurs et fait définitivement disparaître toute justice.
– Le berger s’est cru avoir un pouvoir ou être un roi. Ce qui n’appartient qu’au Lion.
Cette argumentation est spécieuse. Elle est subtile puisqu’il s’est débrouillé pour s’échapper, et il introduit la hiérarchie sociale. Les moutons doivent s’estimaient heureux d’être tués pas leroi. Et toutes ses actions se sont effacées pour devenir des flatteries.
1.2 Le discours argumentatif de l’âne :
On a un discours rapporté au style direct : vers 49-54. Il est au tout point antipode du discours du Renard. D’abord, il commence par Sire, il centre son discours sur le « vous ». Alors que l’Âne est sincère il n’emploie pas de ruse.
A la ligne 55 : « je n’en avais nul droit » onremarque sa thèse. La formule de cette thèse est une erreur, car elle rappelle à tous que l’âne n’a pas le droit. Contrairement aux autres, l’âne n’a pas de pouvoirs ni de privilèges, il est comme les moutons. En outre, comme il le rappelle lui-même en vers 55 lorsqu’il parle d’herbe ou de pré, il est herbivore, ce n’est pas un carnivore comme les autres et donc il ne fait peur à personne.
Lediscours du renard était offensif contrairement à celui de l’âne qui était défensif.
L’argumentation consiste par une justification par laquelle il cherche à se disculper. Il énumère pêle-mêle les 4 justifications. Le 4eme est mis en valeur, il occupe un vers entier, il y a eu du suspens avec le verbe « je pense », on a un rejet de l’argument au verbe suivant. Cet argument est particulièrementmaladroit devant une assemblée qui cherche à culpabiliser quelqu’un.
L’âne qui le dernier à se confesser, car on a commencé par le haut de la hiérarchie sociale. Il est victime et faible sans défense. Mais, il est victime du fait de sa bêtise. Il n’a pas la même ruse que le renard et par son discours il va être culpabilisé.
1.3 Les discours des courtisans :
L’emploi du pronom indéfini « on »ligne 55, 62 renvoie et désigne anonymement l’ensemble des courtisans. Parmi, ce groupe le seul à avoir une individualité est le loup. Son discours 57-58 rapporté au style indirect. On peut relever des passages où plusieurs parlent : « tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples mâtins », « on cria haro sur le baudet » formule juridique qui permette d’arrêter à l’époque un coupable ou suspecté. Ona aussi du discours indirect libre aux lignes 60-62. Si nous comparons les différents discours, nous remarquons que le 1er discours vise à s’innocenter. Mais, mis à part ce discours et bien les autres sont dans une thèse commune c’est que l’âne est coupable. Cette culpabilité est évoquée plusieurs fois dans le texte « haro », « dévouer », « mort », « forfait ». L’argumentation correspondant à ce…