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COMPTE RENDU

Line Rose BEUZE / Loïs HAYOT
Costumes Créoles : modes et vêtements traditionnels des Antilles Françaises de 1635 à 1948.
Martinique, éd FABRE-DOMERGUE, 1999, 126 pages.

Résumé : ouvrage retraçant l’origine et le contexte de l’évolution du costume créole avant et après l’abolition de l’esclavage.

On entend par « Costumes Créoles » l’ensemble des vêtements que portaient lespopulations des colonies françaises avant l’arrivée des modes occidentales. Ainsi, chaque île a élaboré un costume qui possède ses caractéristiques propres. A travers l’étude des costumes, c’est la découverte de l’identité de ces colonies et de ses traditions.
Les dites colonies possèdent une grande variété de costumes traditionnels qui sont reconnus pour leur beauté, leur originalité, leurscouleurs chatoyantes et leur richesse en bijoux. Ces costumes font donc partis du patrimoine et ils participent à cette connaissance de la mémoire des colonies.

C’est dans cette optique que Lyne-Rose BEUZE, conservateur en chef du Musée Régional d’histoire et du Patrimoine de Fort de France, a écrit son livre avec la collaboration du photographe Loïs HAYOT, et tente de définir « les causes et lesconditions complexes de l’évolution des costumes créoles, liée à leur contexte d’histoire politique, économique et sociale dans les régions et à leur environnement caribéen ». [p. 5].
Comportant plus de cent trente photographies couleurs, noirs et blancs, ainsi que des gravures et des tableaux a, cet ouvrage présente l’histoire du costume créole depuis le début de la colonisation des Antillespour les colons français jusqu’à la départementalisation, en 1946 (qui marque un tournant dans l’histoire des Antilles Française et par extension une mutation aussi au niveau du costume créole …)
En effet dès le XVIIe siècle, la colonisation européenne s’impose avec tout son art de vivre et d’être. A ses apports dominants se sont mêlés ceux des Caraïbes qu’ils ont vaincus à leur arrivée et ceux desAfricains et Indiens qui sont venus dans leur sillage et ont constitué les sociétés antillaises.
L’ouvrage comporte sept chapitres répartis entre deux grandes parties, comme suit : Partie I : « Les costumes des Antilles Françaises avant l’abolition de l’esclavage » avec le chapitre I : « Les costumes dans la société du XVII siècle », et le chapitre II : « Costumes et société esclavagiste ».
Laseconde Partie : « Le développement du Costume Créole » et les cinq autres chapitres ; III : « Les costumes masculins » ; IV : « Les costumes traditionnels féminins en Martinique » ; V : « Les costumes traditionnels féminins en Guadeloupe » ; VI : « Les types de coiffes aux Antilles Françaises ; XII : « Les bijoux Créoles ».
L’intérêt de cette synthèse tient au fait que l’auteur ne retrace passeulement l’évolution du costume créole suivant un schéma chronologique, mais montre aussi comment les femmes ont participer avec leurs armes, à la lutte pour une forme de reconnaissance, de dignité et en final de compte, de liberté.
La première partie et ses deux chapitres fait état du costume dans son contexte historique et social, ce qui se révèle être très important ; la société esclavagiste,avec comme base économique, les plantations de canne à sucre, travaillées en majorité par une main d’œuvre noire, servile, les esclaves africains.
Et là, Lyne-Rose BEUZE montre bien comment les costumes et les vêtements sont des marqueurs d’identités : ils permettent d’identifier les membres des groupes ethniques, mais également de les distinguer des autres. Au sein d’une même communauté, lescostumes sont également des marqueurs des statuts sociaux, des âges et des sexes. Ainsi, nous voyons ressortir la hiérarchisation de cette société coloniale esclavagiste antillaise où le costume joue un rôle prépondérant. Dans ce schéma, les colons occupent évidemment le haut de la pyramide, les noirs esclaves forment la base, et les libres de couleurs, la classe intermédiaire.

Mais, au sein même…