La grande maison

La discipline scientifique qui étudie les systèmes de communication se nomme la sémiologie (du grec « semeion », qui signifie « signe »). Comme la définition provenant de la racine hellénique le suggère,ces systèmes de signification sont développés autours de la notion de signe, dont nous parlerons plus bas.

C’est Ferdinand de Saussure, linguiste genevois, qui a été le fondateur européen de lasémiologie. Selon lui, la meilleure façon d’étudier la nature de la langue est d’étudier ses caractéristiques communes avec les autres systèmes de signe. De plus, considérant que la langue sert d’abordet avant tout à communiquer avec ses pairs, il est donc logique, que, dans le but de décrire son fonctionnement, nous fassions des rapprochements plus ou moins nombreux avec les autres systèmes decommunication développés par l’homme. Saussure prétend également que la sémiologie devrait avoir pour objet d’étude « la vie des signes au sein de la vie sociale ». Les langues naturelles seront doncétudiées en tant que système de communication au même titre que les systèmes de communication des sourds-muets, les rites symboliques, les formes de politesses, la pantomime, la mode, les signaux visuelsmaritimes, les coutumes, etc.

Les études sémiologiques sont divisées entre deux branches distinctes de la sémiologie: l’une, la sémiologie de la signification (Rolad Barthes et ses disciples), etl’autre la sémiologie de la communication (Luis J. Prieto, Georges Mounin, Jeanne Martinet).

Avant de continuer, une précision terminologique s’impose. Le terme « sémiotique » a été proposé par CharlesS. Peirce qui, à la même époque où Saussure tentait de fonder la sémiologie, a tenté aux États-Unis de proposer une théorie générale des signes. Son disciple, Charles Morris, a adopté le même projetqu’il a nommé Sémiotics (publié dans Signs, Langage and Behavior 1946). Ce terme est ensuite pénétré en France pour en venir à désigner un ensemble du domaine sémiologique (la sémiotique du code…