La place a. ernaux

Dans son roman La place, Annie Ernaux fait revivre ses souvenirs d’enfance et reconstruit, par la description de ses habitudes et faits l’image de son père, et son amour qui l’attachait à elle.L’auteur raconte sa vie à elle: on la voit grandir, poursuivre ses études, quitter ses parents, se marier, revenir dans sa famille, jusqu’aux derniers jours à Yvetot, quand son père meurt. Le roman s’ouvresur l’épreuve pratique du Capes que l’auteur passe dans un lycée de Lyon à la Croix-Rousse. Deux mois après, son père meurt et avant d’obtenir son premier poste de professeur de français « titulaire »,elle prend la décision d’écrire « au sujet de son père, de sa vie ». Nous sommes en 1967; rien de nouveau pendant les quinze ans qui séparent cette décision, jusqu’en novembre 1982.Dans despassages-clefs, elle décrit une position privilégiée, la vie de ses parents à Lillebonne, surtout celle du père et les conséquences directes de la mort de ce dernier. Elle raconte d’une part le souvenir desscènes auxquelles elle a assisté, les gestes qu’elle a observés, et d’autre part sa perception intérieure de la situation, perception elle-même dédoublée, puisqu’elle fut un temps en accord avec cettementalité bourgeoise, puis en révolte ouverte contre elle. Sont décrites l’agonie et la mort du père ainsi que les déceptions de l’enseignante.
Quand je lis ce que vous en dites, j’ai l’impression quenous avons lu deux livres différents. Pour moi, c’est l’histoire d’une trahison, de ce sentiment qu’éprouve les fils de pauvres quand les circonstances, l’école, que sais-je encore, éprouvent quand ilspassent de l’autre côté de la barrière. Chez les instruits, les bourges, les gens bien, etc… Sur la volonté de garder le souvenir de ses origines. Un très grand livre qui dit ce que tant ont vécu,sans savoir ou pouvoir le dire.
Annie Ernaux a expliqué qu’elle a longtemps pensé à ce livre sans pouvoir l’écire tellement l’émotion l’étouffait. Jusqu’au jour où elle s’est décidé à écrire…