La population française dans le temps

LA POPULATION FRANCAISE DANS LE TEMPS

I – La population française jusqu’à la seconde guerre mondiale

A – Un peuplement ancien et important

La France a connu un peuplement très précoce, déjà repéré par des fouilles archéologiques pour des périodes datant de 30 à 35.000 ans avant notre ère. Elle a ensuite été touchée rapidement par la révolution néolithique et la population a par lasuite augmenté progressivement. Elle s’établit à environ 5 millions pour la Gaule de l’époque de César puis à 7-8 millions à la fin du XIe siècle. La révolution agricole médiévale la fait passer à 20 millions environ en 1328 (Recensement des paroisses et des feux). La France est alors un géant démographique, le pays le plus peuplé d’Europe (3,5 millions environ alors en Angleterre). Cependant, laguerre de Cent ans puis les pestes déciment le royaume : la population diminue de moitié puis retrouve son niveau seulement au milieu du XVIIe siècle pour atteindre environ 21 millions au début du XVIIIe.

B – La croissance des XVIII et XIXe siècles

Le dernier siècle de l’Ancien Régime est très fertile puisque le recensement de 1801 estime à 28 millions le nombre des personnes résidant enFrance. La population gagne ensuite encore plus de 10 millions au XIXe pour arriver à 39 millions en 1901 puis 41,5 en 1936. La croissance est donc forte mais d’une part elle ne va pas durer, et d’autre part elle se révèle beaucoup moins importante que celle des pays européens voisins comme la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas. Elle correspond en effet à la phase intermédiaire de la transitiondémographique, transition particulière en France dans la mesure ou la chute de la natalité est intervenue dès le XVIIIe siècle, avant même celle de la mortalité.

C – Un recul précoce de la natalité

Le taux de natalité en France passe de plus de 32‰ vers 1800 à 22‰ en 1900 et même 14,5 entre 1936 et 1939, période pendant laquelle le pays connaît un « accroissement naturel négatif ». La France passedéfinitivement sous les 30‰ une soixantaine d’années avant les autres pays européens les plus avancés démographiquement. Cette chute de la natalité permet au pays d’échapper aux famines très tôt. La mortalité baisse quant à elle plus lentement (28‰ sous le Premier Empire, 21,5 à la fin du XIX et 15,2 en 1935-37) car les progrès de l’hygiène et de la médecine sont plus lents. On appelle ce comportementdémographique un comportement malthusien car c’est en fait, par la population elle-même, une adaptation de sa croissance aux ressources. Ce malthusianisme passe depuis la fin du XVIIIe par une réduction du nombre des enfants par la contraception. Avant la révolution, le mariage tardif permettait d’obtenir le même résultat.

II – Le baby-boom (1946 – 1974)

La France a été durement touchéepar la seconde guerre mondiale puisque la population en 1946 n’est plus que de 40,5 millions. (700.000 morts et plus de 400.000 départs d’étrangers). Cependant, de 1946 à 1970, la population connaît une véritable explosion, atteignant alors 50,7 millions.

A – Le baby-boom : une forte natalité

En fait, la hausse de la natalité se fait sentir dès 1942, motivée d’une part par les premiersretours de prisonniers (échanges contre des « volontaires du travail ») et par les premières victoires importantes des alliés). Cependant, bien sûr, le véritable baby-boom intervient entre 1946 et 1955 environ avec une natalité fixée à plus de 20‰, mouvement relayée ensuite jusqu’au milieu des années 1960 par les classes creuses des années 30-40, ce qui explique un tassement autour de la natalité (plus de18‰ tout de même). Portée par la prospérité économique, la natalité reste forte et les générations les plus nombreuses sont celles de 1971 à 1973 (850.000 naissances).

B – L’effondrement de la mortalité

Le taux de mortalité est encore de 13‰ entre 1946 et 1950 puis il chute à 11,2‰ entre 1960 et 1964. Ce recul très net est dû notamment aux progrès médicaux (vaccins, antibiotiques) et à…