L’adolescence
Réflexions sur l’adolescence:
La crise d’adolescence
La crise d’adolescence est aujourd’hui entrée dans le vocabulaire. Personne ne la conteste, on la considère comme naturelle, comme un passage obligé. Parallèlement les jeunes n’ont jamais été autant sous les feux de l’actualité et au milieu des préoccupations de la société.
La notion d’adolescence est somme toute assez nouvelle,l’histoire mentionne pour la première fois l’adolescence en tant que caractère social au XVIII siècle au travers d’écrits où sont exprimées des plaintes concernant des déprédations provoquées par des groupes de jeunes gens.
Bien sur cela ne veut pas dire que l’adolescence, aussi bien au niveau biologique que social, n’existait pas avant cela, mais à partir de cette période elle sera identifiée entant que telle, la société la pose comme un état reconnu.
Le terme de crise d’adolescence est encore plus récent dans notre société. Non seulement il est reconnu une spécificité adolescente, mais on reconnaît aussi que c’est une période sensible, une période d’affrontement. Ce phénomène prend toute sa vigueur dans les problèmes actuels liés a la jeunesse : phénomène de bandes, violencesintra-scolaires et extra-scolaire, importance et répulsion du système scolaire, et le taux de suicide qui est la première cause de décès chez les quinze – vingt-quatre ans.
Il paraît intéressant de s’interroger sur les tenants et aboutissants de cette période afin d’être à même de resituer l’adolescence dans un contexte global, et de pouvoir essayer de comprendre tout ce qui en découle et tous lesenjeux de cette compréhension.
L’étymologie apporte un élément de réflexion intéressant. Le mot « crise », vient du grec « Krisis » c’est à dire le jugement. Ce mot est employé en médecine pour désigner le moment où va se décider la guérison ou la mort.
Dans tout jugement il y a un avant et un après ; et dans le cas de l’adolescence cet avant est l’enfance, et cet après l’âge adulte.L’adolescence serait donc la période où s’opère cette transition. Cette transition peut être abordée selon différents points de vue, en gardant à l’esprit les trois grandes interrogations de l’adolescence à savoir : la génitalité, la mort et la filiation.
– L’aspect psychanalytique :
Difficilement appréhendée par Freud (on dénombre seulement deux psychanalyses d’adolescentes ayant eu un certainsuccès, durant toute sa carrière ), ignorée par les Lacaniens (la vie psychique étant considérée comme un continuum ininterrompu ), l’adolescence a été le point d’achoppement de conceptions très différentes de la psychanalyse. Des travaux, comme ceux de Winnicott ont par contre mis en évidence la spécificité adolescente au niveau du bouleversement psychique que consiste la lutte contre l’autoritéparentale comme expression de la recherche identitaire (ce qui explique la difficulté d’atteinte psychanalytique dans la mesure ou le principe du transfert replace l’adolescent dans le contexte de cette lutte, ce qui est pour lui très difficile a gérer).
– L’aspect médico-psychologique :
La scission peut paraître artificielle dans la mesure où on pourrait y associer les pulsions sexuelles, maisenfin l’adolescence prend ses racines dans la puberté et donc les transformations morphologiques et physiologiques, qui vont mener à la morphologie adulte, ainsi que dans l’accès à la sexualité. Cette transformation va être, à la fois source d’angoisse, de fierté et d’affirmation. Ici les réactions de l’entourage seront primordiales. Jalousie paternelle ou maternelle, jeu de séduction, accession à lapudeur, etc.… Autant de réactions qui influeront sur l’adolescent.
Ce réveil des pulsions et possibilités sexuelles va engendrer différents types de réactions abondamment décrites dans la littérature :
– L’ascétisme, la répression des pulsions sexuelles, refus des plaisirs (comportement que l’on retrouve dans les anorexies).
– L’intellectualisation : l’adolescence est le moment des…