L’annexion de la pologne par l’urss
« Le 22 juillet 1944 la première ville polonaise, Chelm est libérée parla 69e Armée soviétique, le même jour s’installe a Chelm le Comité polonais de Libération nationale (PKWN), fondé la veille, par un décret du Conseil national de l’Intérieur (KRN) ».
C’est en ces termes que l’historiographie officielle forgea par la suite la légende de la naissance de la Pologne populaire, aux prix denombreuses entorses à la réalité. En effet la création du Comité polonais de Libération nationale est issue de la volonté de Joseph Staline et non pas par un décret du Conseil national de l’Intérieur, laissé dans l’ignorance de l’événement. Enfin, le 22 juillet les membres du PKWN se trouvent à Moscou et non pas à Chelm. Ils n’y seront transférés qu’après qu’un acte formel aura déterminé dans qu’ellefrontière s’exercera l’autorité du PKWN. Staline confia à Molotov ministre des affaires étrangère de l’Union Soviétique, la négociation de l’accord avec les Polonais, il présenta son projet de tracé et veilla à ne pas laisser le moindre doute sur le fait que la signature du texte conditionne celle de l’accord sur les relations entre l’Armée rouge et l’administration provisoire des territoireslibérés, il identifie aussi les futures nouvelles frontières de l’Etat polonais déjà débattu a la conférence de Téhéran en 1943 entre Roosevelt, Churchill et Staline. Le 26 juillet 1944 est également paraphé l’accord qui règle les relations entre l’Armée rouge et la future administration des territoires libérées. Cet accord laisse, pendant la durée des opérations militaires l’autorité suprême etnotamment les questions de sécurité dans les mains du commandement soviétique, représenté par un délégué pour les territoires polonais libérés, le Général Boulganine, qui exercera une tutelle de fait sur le PKWN. Un officier de l’armée de Berling, le colonel Edward Ochab, est d’ailleurs délégué à cette fin auprès des autorités civiles polonaises. Le 30 juillet, le PKWN s’établit à Lublin, dont il tirerason appellation ultérieure de « comité de Lublin ». Il y sera rapidement rejoint par les communistes de Varsovie, Bierut, Gomulka et les autres membres du comité central, ainsi que les membres du KRN.
Le PKWN présente toutes les apparences du pluralisme, outre son président Osobka-Morawski, il compte dans ses rangs Hanneman, également un socialiste dissident du Parti socialiste ouvrier polonais.En tout, le comité de Lublin se compose a sa création de :
– 5 membres du PPR (parti ouvrier polonais).
– 3 membres du PPS (parti socialiste polonais).
– 4 membres du SL (parti paysan).
– 1 membre du DS (parti démocrate).
– 2 membres « sans partis ».
Si les communistes sont apparemment une minorité, ils détiennent les postes-clefs au sein du comité: la défense, la sécurité publique etla propagande ainsi qu’un poste de vice président, avec Wanda Wasilewska. Les autres membres du PKWN sont, pour la plupart, des sympathisants communistes.
« Le manifeste de Juillet » proclame le Conseil national de l’Intérieur « source légale unique de pouvoir en Pologne » et «parlement provisoire de la nation polonaise». Le gouvernement de Londres est déclaré « usurpateur et illégal ». Lemanifeste invite la population à coopérer avec l’Armée rouge libératrice et annonce la création d’une « milice citoyenne ». Outre la gratuité de l’enseignement et un système de sécurité sociale, le texte promet également le « soutient de l’Etat à l’initiative privée ». Le manifeste du 22 juillet met en évidence les frontières de la façade Occidentale, néanmoins il reste relativement flou sur lesfrontières de l’Est : la frontière doit être délimité « par la voie d’un accord commun avec l’URSS ».
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C’est donc avec une tactique délibérée de « profil bas » que les communistes vont entreprendre la conquête du pouvoir : l’immense majorité des polonais reste attachée au gouvernement en exil à Londres. De plus, l’assise populaire des communistes étant plus que modeste, c’est derrière la…