Le blé en herbe
Histoire – Il y a 50 ans, jour pour jour: le dimanche 28 février 1960
Le cyclone Carol dévastait l’île Maurice
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Le cinéma Pathé Palace à Curepipe ( Musée de la Photographie) |
A l’initiative des météorologues mauriciens, les services météorologiques de la région avaient décidé, qu’à partir de janvier 1960, un nom féminin serait attribué aux cyclones et dépressions tropicales qui seformeraient dans le sud- ouest de l’océan Indien. Mal leur en a pris…
L’histoire de tout pays est toujours semée de dates importantes, qui reviennent à la mémoire collective le temps d’une commémoration, d’un anniversaire ou encore pour marquer tout autre moment fort dans son cheminement vers son émancipation ou son indépendance. Le temps ayant fait son œuvre, moins du quart peut-être de lapopulation mauricienne actuelle se souviendra, en effet, de ce jour fatidique, le samedi 27 février 1960, quand, peu avant la tombée de la nuit, le cyclone CAROL amorçait sa dernière courbe avant d’entamer le lendemain, le 28, sa folle course meurtrière, emportant tout sur son passage, du nord au sud de l’île, semant peur et désolation dans des milliers et des milliers de foyers mauriciens, faisant unequarantaine de victimes.
Alors que Maurice se relevait à peine des dégâts déjà importants causés par le passage d’une autre cyclone, ALIX, moins violent – qui avait frôlé nos côtes 40 jours auparavant – CAROL allait, avec des rafales de vents records de près de 300 km/h par endroits, mettre le pays complètement à genoux, paralysant, des jours entiers, tous les services publics, et ce, dans unchaos quasi total.
Notre ami Jacques Pougnet,connu pour sa passion de la météorologie, a rassemblé, dans un dossier spécial fortement documenté, l’essentiel de cette nuit d’attente, suivie d’une journée de terreur, marquée par une surprenante accalmie – le temps du passage de l’œil du cyclone durant quatre heures sur le pays – les rafales reprenant de plus belle, dans l’autre sens, avec autantd’intensité dans l’après-midi, parachevant ainsi la marche destructrice de CAROL.
Pour ceux qui ont vécu ces moments de furie des éléments, ce dimanche 28 février 1960 – il y a exactement 50 ans, jour pour jour – restera sans doute LE JOUR LE PLUS LONG…
La première dépression qui se manifesta sur les cartes météorologiques en janvier 1960 fut baptisée Alix . Celle-ci, en fait la quatrièmedépression de la saison 1959-1960, prit naissance le 12 janvier au sud-est de Diego Garcia et après être passée à environ 30 kilomètres au nord-ouest de St Brandon incurva sa trajectoire vers le sud pour venir longer, à une trentaine de kilomètres également, la côte ouest de Maurice durant l’après- midi du 19 janvier. Alix mettait ainsi fin à une longue période de 15 ans durant laquelle Maurice avait ététotalement épargnée par de forts cyclones, les derniers en date étant les 3 cyclones de 1945.
Les rafales atteignirent 200 km/h et la pression barométrique descendit à 970 hectopascals. Les dégâts furent considérables car les Mauriciens avaient oublié durant cette période d’accalmie que notre île était exposée périodiquement aux vents cycloniques et avaient sans doute négligé de consolider leursmaisons. Alix fit six victimes. Environ 20 000 bâtiments et maisons furent totalement détruits ou sérieusement endommagés et 25 000 personnes prirent refuge dans les centres d’accueil. Certaines régions telles que Montagne Ory et Saint Pierre furent particulièrement touchées. Les arbres abattus par le cyclone bloquaient la plupart des routes. L’agriculture et les forêts subirent de graves dégâts.De nombreux bateaux de pêche, principalement sur la côte ouest, furent perdus et dans la rade 3 navires, dont le Sir Edgar, s’étaient mis a plein. Mais le pire était à venir…
Un mois plus tard, alors qu’une mission ministérielle était à Londres pour obtenir une aide financière du gouvernement britannique, une nouvelle dépression se formait au sud de Diego Garcia. Elle fut nommée Carol….