Le bonheur au 18ème siècle

INTRODUCTION : Le 18ème siècle est à l’opposé du 17ème. Le 17ème siècle était un siècle de stabilité politique avec Louis XIV qui régnait en monarque absolue et de stabilité sociale avec l’Eglise qui était puissante : Elle contrôlait les pensés et imposait que Dieu soit le centre de celles-ci. Mais c’était un siècle où le peuple vivait dans la misère et le pessimisme. Le 18ème siècle va quant àlui être un siècle d’instabilité politique avec les nombreuses défaites militaires, de troubles et de remise en question. Ce siècle verra apparaître une nouvelle façon de penser, le mouvement des Lumières : l’homme va remplacer Dieu dans les pensées et devenir le centre de réflexion. La critique de l’Eglise et de la monarchie va être faite par les philosophes des Lumières. Ils vont illustrer unesprit nouveau et devenir le symbole de ce siècle. Ils vont se battre contre les injustices, l’intolérance, l’oppression et ceci grâce à la science et la littérature : Ils vont instruire la population lettrée, qui voit son nombre augmenté, à l’aide notamment de l’encyclopédie. Ces nouvelles idées vont inciter la population à rechercher le bonheur qui devient une notion importante. Nous allons nousdemander comment un homme du XVIIIème siècle par opposition à l’homme du XVIIe siècle va pouvoir accéder au bonheur qui lui est promis. Dans un premier temps, nous verrons comment le bonheur est décrit par les philosophes et comment il est accessible. Puis nous pourrons observer comment un homme peut de différente manière accéder au bonheur qui lui est promis.

I) Le bonheur selon les philosophes• Rousseau : Les Confessions, écrit entre 1765 et 1770, est l’une des œuvres les plus riches et complexes de Rousseau. Certainement l’œuvre de sa vie, puisqu’il décide de rétablir la vérité sur lui-même en retraçant sa propre histoire. Rousseau se pose de nombreuses questions sur lui-même. Il s’interroge aussi sur ses prises de position et ses conceptions philosophiques, souvent contestées.Il propose ainsi une conception du bonheur, vivement critiquée par Voltaire. Il s’oppose à ce dernier en souhaitant un retour à l’eden perdu et à l’âge d’or (Age d’or : période de parfait bonheur pour l’humanité, que l’on peut situer dans le passé ou dans l’avenir. A l’origine, le mot ne désignait qu’un passé mythique, une sorte de paradis dont on trouve la première évocation dans Les travaux etles jours d’Hésiode. Le mot est employé aujourd’hui aussi bien pour l’avenir que pour le passé.) . Il prône la nature, comme havre de paix propice à l’épanouissement de l’homme. Lui-même se réfugie aux Charmettes, où il goutte les plaisirs de la nature et de la campagne. Un bonheur parfait, qu’il idéalise et qu’il souhaite fixer par l’écriture.

• Le bonheur ou un passé idéalisé
Rousseau, dansConfessions, dit clairement que son bonheur réside à tout jamais dans les moments passés aux Charmettes avec Madame de Warens. Il suggère que ce « court bonheur de (sa) vie » montre l’image d’une existence assombrie par le malheur. Le bonheur, en effet, tel qu’il le voit est lié à une période bien marquée de sa vie : celle durant laquelle il n’a pas eu à souffrir de problèmes personnels ou decritiques virulentes, comme celle de Voltaire. Ainsi Rousseau prend conscience que le bonheur est quelque chose de fragile, sur lequel il n’a pas de prise.
Aussi, Rousseau interpelle ces moments d’intense bonheur comme s’il s’agissait de quelque chose de concret. Les exclamations sont le signe d’un certain lyrisme. Mais c’est un bonheur lié au passé, car pour Rousseau le présent est synonyme de malheurpar ses carences et ses insuffisances ; il n’a plus aucun espoir en l’avenir. Rousseau tend à idéaliser le passé, période la plus heureuse de sa vie.

• Le bonheur : un état de sensibilité à l’instant et à la nature
Etre heureux ne dépend donc pas des différentes actions qu’il a menées, mais plutôt des sentiments qu’il a éprouvés et des sensations qu’il a ressenties. En elles-mêmes toutes…