Le changement de politiques
Le changement de politiques
Depuis l’antiquité, le processus de transformation politique est étudié par de nombreux penseurs. Platon a étudié l’évolution des régimes et les phénomènes de dérèglement qui en sont la cause (passage à l’oligarchie puis à la tyrannie puis à la démocratie extrême). Par la suite, Aristote a distingué entre : régimes justes-régimes corrompus. Il a précisé que laraison de la transformation des formes justes forme corrompue est l’abandon de la poursuite de l’intérêt général.
Plus tard, Montesquieu considèrera qu’il existe un principe propre à chaque régime : l’honneur pour la monarchie, la modération pour l’aristocratie et le sacrifice pour la république. Il considérait le passage d’un régime vers sa forme corrompue comme le résultat de la perte de ceprincipe.
Tous ces penseurs ont pris pour objet d’étude l’évolution et la transformation des régimes. Les comparatistes contemporains quant à eux vont s’intéresser à plusieurs phénomènes de transformation politique comme par exemple transformation d’un régime à un autre, changement de système politique, de politique étrangère, changement de politique d’émigration…on dirais même qu’il y a plus dechangements politiques à étudier que de comparatistes.
Nous avons donc choisi de traiter dans cet exposé deux exemples de changement politique d’actualité, à savoir le changement de système politique (et plus précisément la démocratisation) qui a inspiré de nombreux travaux de politique comparée (1), et dans un second temps les changements de politiques publiques à travers l’exemple de l’Étatprovidence (2).
I. Les transitions démocratiques
les premiers travaux sur la démocratisation se sont plus penchés sur les conditions préalables à la démocratisation (Lipset corrélation entre développement économique et possibilités de démocratisation, Rostow…). Par la suite, les comparatistes ont changé de perspective et se sont plutôt intéressés au processus de démocratisation en lui-mêmeà partir de la troisième vague de démocratisation qui a eu lieu au milieu des années 70 en Europe méridionale et au début des années 80 en Amérique latine. les comparatistes se son trouvés devant un champ d’étude fertile. Plusieurs travaux sont parus sur la question au cours des années 1980.
À partir de là, deux spécialités vont apparaître, ou plutôt se distinguer : la transitologie et laconsolidologie. La transitologie étudie essentiellement la sortie des autoritarismes. La consolidologie se fixe quant à elle pour champ d’étude la consolidation des tout jeunes régimes démocratiques. Cette division contribue à élargir le champ d’étude de la discipline.
Cependant, compte tenu de la grande disparité des cas (=des pays en transition) (diversité des contextes, des zonesgéographique, de l’époque, de la culture…), les comparatistes ont mis en place des sortes de dénominateurs communs sur lesquels se baser lors du travail de comparaison :
1/ Le déclenchement de processus de démocratisation n’est pas conditionné par l’accession à un certain niveau de développement économique.
2/ Les auteurs s’éloigneront des doctrines classiques de la démocratie ainsi que de laperspective économisciste.
Il faut signaler que ces deux dénominateurs ne seront pas pris en considération par tous les comparatistes. C’est le cas de Shumpeter et de Dahl, qui continueront de concevoir la démocratie selon sa définition minimaliste.
En se fondant sur ces points, les comparatistes commenceront donc à comparer les expériences de transition démocratiques dans le but de définir d’une partles causes du processus de transformation démocratique, et d’autre part les différentes phases de ce processus.
A/ Les catalyseurs et les acteurs des transitions démocratiques
Les transitions politiques sont des phénomènes complexes qui trouvent leur origine dans une multitude de facteurs, facteurs que l’on classe en deux catégories les facteurs internes et les facteurs externes.
1)…