Le comportement de la classe moyenne qui tends vers celui de la classe aisée

Conférence-débat sur les classes moyennes
Intervention de Monsieur Ahmed LAHLIMI ALAMI, Haut – Commissaire au Plan

Les classes moyennes marocaines caractéristiques, évolution et facteurs d’élargissement

Extrait :
« L’étude dont nous présentons, aujourd’hui, les résultats porte sur la définition des classes moyennes marocaines, l’analyse de leurs caractéristiques socio?économiques, de la nature de leur évolution et de ses facteurs. Son élaboration fait suite au Discours Royal du 30 juillet 2008 dans lequel Sa Majesté le Roi a donné, à l’occasion de la Fête du Trône, Ses Hautes Instructions au Gouvernement « de veiller à ce que toutes les politiques publiques soient stratégiquement vouées à l’élargissement de la classe moyenne, pour qu’elle soit le socle de l’édifice social, la base de la stabilité, et un puissant catalyseur de la production et de la créativité ».»

De l’intervention de Monsieur Ahmed LAHLIMI ALAMI, Haut – Commissaire au Plan, à la première conférence sur les classes moyennes marocaines.

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Partie I Contexte national de l’étude sur les classes moyennes marocaines

L’étude dont nous présentons,aujourd’hui, les résultats porte sur la définition des classes moyennes marocaines, l’analyse de leurs caractéristiques socioéconomiques, de la nature de leur évolution et de ses facteurs. Son élaboration fait suite au Discours Royal du 30 juillet 2008 dans lequel Sa Majesté le Roi a donné, à l’occasion de la Fête du Trône, Ses Hautes Instructions au Gouvernement « de veiller à ce que toutes lespolitiques publiques soient stratégiquement vouées à l’élargissement de la classe moyenne, pour qu’elle soit le socle de l’édifice social, la base de la stabilité, et un puissant catalyseur de la production et de la créativité ». C’est de ces Hautes Directives que procèdent les efforts fournis par le Haut Commissariat au Plan (HCP) pour conduire, dans les meilleurs délais, la réalisation, l’exploitationet l’analyse des données de l’enquête sur les « revenus et les niveaux de vie 2007 », avec l’espoir de contribuer, dans les limites de ses attributions, à la concrétisation de l’action nationale pour leur mise en œuvre. Quelques rappels de notions à propos de la classe moyenne L’approche des structures sociales a été depuis le 19ème siècle, et pendant longtemps, dominée par la conception desclasses sociales développée par l’analyse marxiste. Dans cette approche, les classes qui composent une société se définissent par leur position dans le système de production ainsi que par l’homogénéité de leur culture et la conscience de leurs intérêts. La société capitaliste est analysée dans le cadre d’une vision binaire où s’opposent une bourgeoisie détentrice des moyens de production qui accaparela grande partie de la plus value créée dans l’activité économique et une classe ouvrière principale créatrice de cette plus value grâce à sa force de travail rémunérée dans des limites de sa reproduction sociale. Dans une telle vision, la paysannerie constitue une société à part où les propriétaires terriens sont
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appelés, en partie, à intégrer la classe bourgeoise et, en partie, voués,avec les paysans sans terre, au statut d’une réserve de force de travail à la disposition des besoins du système de production capitaliste. D’une façon générale, les progrès du système de production et de la société capitalistes se réaliseraient dans un processus de lutte de classe qui oppose la bourgeoisie et la classe ouvrière et qui constituerait le moteur de la dynamique historique devantconduire à la disparition des classes. En attendant, la classe moyenne, dans le cadre de cette polarisation, n’obéissant à aucun des critères qui définissent une classe sociale, constitue un groupe social hétérogène, intermédiaire sans consistance conceptuelle. Elle est condamnée à adopter, de ce fait, un comportement opportuniste d’appoint à l’un ou l’autre selon les intérêts divergents…