Le liseur redaction

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J’aime beaucoup Bernhard Schlink. Il a le grand mérite d’évoquer quelque chose dont on parle peu mais dont il est l’un des témoins/acteurs, le regard de ceux qui sont nés, pendant ou un peuaprès la Seconde Guerre mondiale, en Allemagne, sur les actes de leurs parents.
Cependant, j’ai ouvert ce livre sans savoir que ce qui m’attendait, c’était vraiment du costaud. J’ai même failli lerefermer à plusieurs reprises tellement j’en ai pris plein la figure par moments…
L’histoire est celle de Michaël, un jeune garçon de quinze ans, qui tombe amoureux d’une femme de trente-six ans, etentretient pendant plusieurs mois une étrange liaison avec elle. Un jour, elle disparaît.
Il la revoit des années plus tard alors qu’elle est jugée pour ses actes durant la Seconde Guerre mondiale.S’il passe de l’amour au dégoût en passant par la stupéfaction à l’égard de cette femme, il ne parvient jamais à l’indifférence, et doit donc entamer une réflexion qu’il ne souhaitait pas forcément.Bernhard Schlink a eu la bonne idée de diviser son roman en trois parties, ce qui lui permet de ne pas laisser son sujet lui échapper. En effet, les pages les plus dures se trouvent dans la secondepartie, celle du procès. Les émotions qu’elle provoque sont nombreuses, toutes très fortes. Pour la cadrer, on a la première partie, qui raconte la rencontre entre Michaël et Hanna, et pose délicatementcertaines questions. Quant à la troisième partie, si l’on ne peut pas dire que l’auteur y apporte la sérénité (il la rejette d’ailleurs absolument), il y crève les abcès et invite son lecteur àprendre du recul, à se remettre, et à réfléchir.
Ceci avec une écriture très agréable, sobre mais travaillée, ainsi qu’un ton neutre.
Car Bernhard Schlink ne veut pas prendre parti, ni souffler son avisau lecteur. Il a conscience de la complexité des questions qu’il pose et donc de la difficulté (voire même de l’impossibilité) de trouver leur réponse.
Tout son livre est hanté par la question « Qui…