Le mal

L’origine du mal a toujours été un abîme dont personne n’a pu voir le fond » dit Voltaire, dans le Dictionnaire Philosophique. Il exprime à travers ce court extrait, la difficulté que nous éprouvons dans la recherche de l’origine du Mal.
La réflexion de Paul Ricœur : « Avant d’accuser Dieu ou de spéculer sur une origine démonique du mal en Dieu même, agissons éthiquement et politiquement contrele mal » part d’un principe identique. L’origine du mal posant un problème sur le plan spéculatif, il semble plutôt vouloir combattre le Mal plutôt que de s’intéresser exclusivement au problème qu’il pose. L’auteur accuse les hommes d’avoir tendance à désigner Dieu comme origine du mal n’ayant personne d’autre à blâmer. Il propose contre cela d’agir en utilisant les principes de la morale, et ilsemble indispensable que chacun agisse contre le mal, donc qu’une décision politique soit prise. L’auteur, apporte donc une solution simple au problème d’élimination du mal, et cela permet aussi par l’action de continuer à chercher les origines de celui-ci. Cependant cela pose problème, car si la solution est si simple et évidente, pourquoi le mal est-il encore présent et non pas éradiqué ? Quelgenre d’action précisément faut-il pour arriver à ce but ? Ainsi le problème auquel nous allons tenter de répondre sera : Dans quelles mesures, agir politiquement et éthiquement, peut-il être efficace face à l’élimination du mal ?
Tout d’abord nous verrons que l’Homme doit agir afin de rétablir le bien, ensuite nous étudierons le fait que ces actions ne conduisent pas nécessairement au bien etenfin nous verrons l’utilité d’un regard extérieur pour rétablir le bien.

Dans cette partie nous allons d’abord voir que la volonté d’agir contre le mal provient d’un échec de recherche de ses origines. Ensuite nous verrons que l’Homme doit agir afin d’éliminer le mal et enfin nous verrons que personne d’autre que l’Homme ne peut rétablir le bien.
Tout d’abord, l’Homme n’a cessé de chercherl’origine du mal. Cependant, il a été toujours été confronté à un échec et donc s’en remet à une explication divine. En effet Dieu pourrait être à l’origine du mal puisqu’il serait à l’origine de notre existence, cependant cela pose un problème très important qui est : Dieu étant le souverain Bien comment peut-il être à l’origine du mal. Ce problème n’est pas aisément solvable. Rousseau estcontre l’idée d’un Dieu créateur du mal, en effet dans La Profession de foi du Vicaire Savoyard, il exprime à propos de la Providence : « Elle ne veut point le mal que fait l’homme, en abusant de la liberté qu’elle lui donne » (p74). Ainsi, Dieu ne peut être responsable, ni être accusé du mal car l’Homme en est seul responsable, tout comme Rousseau le montre à nouveau : « Homme, ne cherche plusl’auteur du mal ; cet auteur, c’est toi-même. » p76. Ainsi, la recherche des origines du mal semble inefficace et appelle donc l’action que nous allons donc maintenant étudier.
L’Homme doit agir contre le mal, car il ne peut être passif et donc laisser le mal l’affecter sans rien faire. Il se doit, si possible, de rétablir le bien. A l’image dans Macbeth, Malcom annonce V,9 : « Nous le ferons selonmesure, temps et place : Merci à tous ensemble », il désire défaire le mal établit par Macbeth, l’ancien tyran, et reconstruire le royaume avec l’aide de chacun. Ainsi, politiquement, il décide de rétablir le bien. Cependant, il ne peut pas par ses actions éliminer tout le mal. En effet, l’homme pourra éliminer le mal à postériori, malgré cela il faudra que dans un premier temps ce mal apparaisse.En effet, même s’il peut limiter l’apparition de certaines choses mauvaises, toutes ne peuvent être évitées comme les catastrophes naturelles, telles que le tremblement de terre de Lisbonne en 1755. Cela dresse un portrait sombre du monde, car le mal est condamné à exister sans répit.
D’autre part, l’Homme doit être actif face au mal, ainsi le montre Rose dans les Âmes Fortes : « La justice…