Le microcrédit: impacts socio-économiques

INTRODUCTION

La microfinance, issue de la finance informelle propose des microcrédits à des pauvres pour qu’ils créent leur activité. Il est indéniable que ces microcrédits ont eu des impacts socio-économiques. Le tout est de savoir si ces impacts sont positifs ou négatifs. Que l’on soit pour ou contre il convient de s’y intéresser, d’autant plus que 2005 a été l’année internationale dumicrocrédit. Les chiffres varient selon les sources mais il est prouvé que la demande de microcrédits n’est pas couverte par l’offre malgré les nombreuses organisations en tout genre présentes sur ce créneau. Faut-ils davantage de règles pour cadrer cette activité ou faut-il au contraire édicter des lois moins contraignantes ? Que faut-il faire pour optimiser le développement de la microfinance afinqu’elle contribue pleinement au développement socioéconomique des pays ? Afin de mieux cerner toutes ces problématiques nous commencerons par définir ce qu’est le microcrédit et quelles en sont ces origines, nous essayerons par la suite de mesurer les impacts socio-économiques positifs, et nous tenterons d’éclaircir les lacunes qui peuvent persister ainsi que les réglementations permettant d’yremédier.

DEFINITIONS et HISTORIQUE

Le microcrédit, issu de la finance informelle, est un crédit de montant peu élevé pour des personnes à revenu relativement bas, souvent des femmes (75%). Considéré comme un crédit pour les pauvres, le microcrédit a pour objectif de financer les mini-projets des plus pauvres. Le but est de développer une activité génératrice de revenu en stimulant les capacitésentrepreneuriales. Ces personnes sont souvent non bancables, ne pouvant apporter les garanties matérielles exigées : un salaire, une maison, une terre ou une épargne suffisante. La proximité des relations entre débiteurs et créditeurs, dans un circuit fermé entre personnes qui se connaissent et se rencontrent régulièrement, la confiance et la solidarité ou chacun s’engage pour les autres via descautions solidaires et le poids de la pression sociale sont un gage de remboursement. Cela permet des taux de remboursement avoisinant les 100%.

Ayant pour précurseurs la pratique de prêt sur gage à taux faibles ou nuls avec les Monts de Piété ou les Mutuelles des crédits agricoles, au XIXème siècle. Le système de microfinance fut ensuite développé par Muhammad Yunus avec la Grameen Bank crée auBengladesh en 76 où des crédits sont accordés à des groupes de femmes pauvres avec un taux d’intérêt annuel de 20 % pour un remboursement de 98% des montants prêtés.

Les pays industrialisés ont connu, tout comme les pays en développement, la finance informelle. La microfinance a émergé au cours des années 90, faisant

évoluer la finance informelle et ceci pour plusieurs raisons que sont leslimites du recours au financement extérieur par rapport au financement local, les limites du secteur public auquel on a préféré s’orienter vers le secteur privé et la mauvaise affectation de l’épargne nationale. L’échec des grandes banques de développement nationales perçues comme des aides ou des stratégies politiques ne s’adressant pas vraiment aux pauvres mais aux classes moyennes a aussifavorisé cette émergence.

LES BIENFAITS SOCIO-ECONOMIQUES

La microfinance, en plus des bienfaits économiques que nous verrons principalement dans une deuxième partie, a aussi et surtout de nombreux impacts sociaux positifs : lutte contre la pauvreté, émancipation des femmes, amélioration du niveau de vie des familles,… Par exemple, la Grameen Bank permet de développer la scolarité, la nutrition desenfants et un meilleur contrôle de la natalité. Les associations sont socialement indispensables mais bien souvent non rentables. A ses débuts, la microfinance était uniquement une réponse au sous développement. Aujourd’hui, elle a des conséquences sur l’évolution des systèmes financiers et permet d’étendre le champ de la finance, de répondre à une demande : Les pauvres ont des besoins…