Le naturel est bon

Notre société se base sur des images. Ainsi la publicité n’offre jamais réellement des informations sur les produits qu’elle vante, mais au contraire fixe une image qui correspond à une qualité. Par exemple, les produits sont mis en avant pour leur dimension « naturelle », ce qui est un non-sens, puisque tout produit est le résultat d’une transformation. Pourtant cela permet de vendre toujours plusde produits manufacturés
Le rôle de ce premier paragraphe est d’introduire le thème de la dissertation.
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Cela nous amène à considérer l’image du naturel, comme étant ce qui est « bon » pour l’homme, c’est-à-dire qu’il représente tout ce qui nécessaire et authentique pour l’homme. Mais ce n’est qu’une image, et une rigueur toute philosophique nous oblige à considérer ce qu’il y a derrière lesconcepts de naturel et de bon
Le travail sur les concepts est fondamental.
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Nous nous interrogerons sur le sens de ces mots, pour savoir si ce ne sont pas des coquilles vides, uniquement présentes pour satisfaire d’autres besoins, d’autres phantasmes.
Nous pouvons définir le naturel comme ce qui n’a pas été produit par l’homme, et qui n’a subi aucune modification. Nous pouvons viser ainsi cequi est extérieur à l’homme, à savoir les forêts ou les océans ; Et ce qui est interne à l’homme, à savoir son caractère, son corps.
Mais très vite, nous devons nous rendre compte que, mis à part quelques grands espaces naturels, l’homme a tout modifié. Plus exactement l’homme a modifié le rapport qu’il entretient avec la nature. Ainsi les routes, les aménagements divers ont été créés pour quel’homme puisse jouir de la nature sans souffrir. Car il faut comprendre que le naturel, par définition est étranger à l’ordre humain. Il ne s’occupe ni des besoins ni des exigences humaines. L’homme modifia donc tout naturel, pour recréer un monde entièrement humain. Même les grandes forces naturelles furent « provoquées », pour reprendre une expression de Heidegger, afin qu’elles soient en phase avecles besoins de l’homme : Par exemple une centrale hydraulique utilise la force naturelle de l’eau, mais cette dernière est détournée, retenue, et contrôlée par le barrage qui la filtre. La nature est comme « sommée » d’obéir aux injonctions de l’homme.
Le langage coutumier
N’hésitez jamais à faire référence des usages courants des termes.
parle également, dans un autre sens, d’attitude naturelle,d’une beauté naturelle, de réaction naturelle, visant ainsi un fait humain coutumier, qui nous semble aller de soi. Mais nous examinons précisément ce que recouvrent de tels mots, nous nous apercevons que rien n’est naturel chez l’homme. Toute attitude est déterminée par notre culture, et ce qui nous paraît naturel correspond sans doute à ce que nous avons vécu dans notre petite enfance.
Parexemple, on considère toujours que l’instinct maternel est un fait naturel chez l’homme. Mais plusieurs ethnologues, notamment Margaret Mead dans L’un et l’autre sexe, nous apprennent que toutes les civilisations ne cultivent pas cet instinct : certains peuples réservent ce rôle aux hommes, et les femmes délaissent totalement leur progéniture tout de suite après la naissance. Ce n’est pas un faituniversel, et selon la définition de Claude Lévi Strauss, dans Anthropologie Structurale, cela ne fait pas partie de la nature humaine. Ce n’est qu’un fait culturel.
Pourquoi sommes-nous donc si attachés à l’instinct maternel ? C’est parce que nous sommes nostalgiques de notre petite enfance, période souvent heureuse, protégée par les bras de notre mère. Le fait de qualifier ce souvenir d’attitudenaturelle nous pousse à considérer qu’il est normal de le désirer. Cela justifie l’existence de nos valeurs morales, comme étant celles qui sont les seules possibles. Il est bien que la femme s’occupe de son petit, parce que c’est naturel. Il s’agit d’une justification rétroactive de ce que nous exigions de notre mère.
Cela nous amène à penser que le bon est totalement déterminé par notre…