Le personnage et le roman
Giono : Un Roi sans divertissement
Questionnaire sur la 2ème partie (p. 86 à 144)
1. En quoi la battue est-elle une « cérémonie » ? (Question pour tout le monde)
2. Comparez la première apparition de Langlois (partie I) avec son retour (partie II). (Groupe I)
3. Observez succintement les personnages secondaires (caractéristiques et fonctions) (Groupe 2)
4. Relevez les élémentsde comique. (Groupe 3)
1) La cérémonie (117-144)
Sens du mot : célébration collective, à l’origine religieuse.
( collectif, solennel, dimension de spectacle, exceptionnel, lien avec le sacré.
La battue au loup tient déjà de rituels ancestraux : chasse à courre (cor) et bataille (Langlois en stratège).
Le terme apparaît plusieurs fois, à des moments stratégiques de l’épisode :
– prononcédès le début : « Nous-mêmes, nous aimons beaucoup les cérémonies. … Pour ces travaux mystérieux qu’on fait dans les régions qui avoisinent les tristesses et la mort, pourquoi n’y aurait-il pas un cérémonial encore plus exigeant ? … Langlois était qualifié pour le mettre en branle » (118)
– au moment de l’arrivée des torches : « Voyez-vous, Langlois mit beaucoup de cérémonies dans tout » (138)
-juste avant l’apparition du loup : « Ne croyez-vous pas que ce soit la 1ère fois au monde que les fonds de Chalamont voient des femmes de cérémonie » (140)
– juste avant la mort du loup : « à grand renfort de fanfares, de télégraphes et de cérémonies » (143)
( caractère exceptionnel, extraordinaire
– « dimanche insolite » : expression revient plusieurs fois « Très inquiétant, un dimanche insolite ! Aquoi se raccrocher quand il n’y a plus l’habitude ? Langlois ? Ah ! ça, je dois dire que, question de raccrocher, c’était un joli piton ! » 126
– « nos costumes qui étaient tous de dimanche » (123)
– Distinction faite par le narrateur avec une chasse ordinaire : ce ne sont pas leurs chiens mais le chien de Curnier « il est superbe » (141)
( longueur de la scène, narration très lente, avec desrépétitions, des leit-motiv.
Narrateur insiste sur l’attente des participants, leurs émotions (peur, suspens)
( transformation de l’ordinaire en extraordinaire :
– apparition magistrale de Saucisse transformée en reine dans le traineau, en Madame : « Elles pouvaient toutes y venir, et les reines et les archi-reines » (121).
– transformation du procureur : « légèreté aéronautique » (143)
– transformationaussi du loup en une créature monstrueuse et fantastique : apparition du loup p. 116 : l’animal est hors du commun « quelqu’un, un monsieur », puis devient « énorme oreille à vif, vipères » (135)
( « Ne croyez-vous pas que ce soit la 1ère fois au monde que les fonds de Chalamont voient des femmes de cérémonie » (140)
( beauté et solennité
– beauté des costumes : villageois, Saucisse (« robe àéblouir » 122), couleurs rouge et vert des 2 femmes.
– beauté de la musique : présence des cors de chasse + nom du sonneur Pierre-le-Brave (nom d’épopée!)
– spectacle magnifique : comparaison avec une « revue royale » (119) : tout est ordonné, prévu à l’avance.
sonnerie de la vue cf vocabulaire « magnifique, triomphante, Bossuet à Austerlitz » (133) cf le thème de l’éclat et du soleil cf la mort deLanglois « énorme éclaboussement d’or ».
Beauté des torches dans la nuit.
– « Silence et solennité » (4 fois p.129, 130), « ici c’était peut-être silence et solennité avant que la vérité n’éclate » (130) + « solennité et silence » 139
Tout est organisé, prévu comme dans un rituel dont Langlois est le maître de cérémonie et le centre de tous les regards.
( rapport avec le sacré
– déjà rapport avec la mort(« ces travaux mystérieux qu’on fait dans les régions qui avoisinent les tristesses et la mort » 118), qui va devenir pour le loup et Langlois une sorte de sacrifice : la mort apportée au loup « sur un plateau », « arc de triomphe » (142)
– beaucoup d’allusions à la religion : déjà se déroule un dimanche.
– crécelles « avec lesquelles, pendant le temps de Pâques, on remplace les cloches »…