Le travail social en débat

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Fiche de lecture

Le travail social en débat

Cet ouvrage à été réalisé sous la direction de Jacques Ion, chercheur en sociologie. Ses études portent plus spécialement sur les formes d’interventions sociales et les mutations de l’engagement dans l’espace publique. R. Castel, M. Autès, B. Ravon, MHSoulet, S.Tissot, M. Chauvière, F. Chobeaux,M. Bessin, I. Astier, P. Pichon, V. Dubois, M.Breviglieri, C. Laval et N. Murad, chercheurs sociologues ont tous porté leur contribution à cet ouvrage. Cet ouvrage a pour objectif de mettre en avant les questions que le travail social provoque. Il invite à la réflexion sur les sujets de l’action publique, les acteurs du social et leurs pratiques. Il est destiné à un public assez large et plusspécialement aux acteurs du social ainsi qu’aux étudiants futurs travailleurs sociaux..

La première partie est constituée de 5 études traitant chacun d’une réflexion sur l’Action publique

Première étude : « devenir de l’Etat Providence et travail social », R. Castel

L’auteur part de l’hypothèse que le travail social est attaché au développement de l’Etat providence. Ainsi, quand une façond’administrer l’Etat est remise en question, le travail social évolue. Sous l’Etat Providence, le travail avait un rôle d’intégrateur et le travail social symbolise un « dispositif de rattrapage » pour tous ceux qui ne trouvent pas leur place dans la société. Après la crise (années 1970) L’Etat providence est mis en difficulté, les systèmes économiques changent et le travail ne joue plus sont rôleintégrateur. Avec la montée en force des exclus, les politiques d’intégration échouent. De plus, le rôle de l’Etat change avec la décentralisation. Le cœur du paradoxe du travail social se place, pour l’auteur, sur l’aide individuelle (chercher dans l’individu les raisons pour lesquelles il se trouve dans cette situation et les ressources qu’il peut mobiliser pour s’en sortir) alors que c’est lecollectif qui permet l’intégration et donc le rôle fort de l’Etat.

Deuxième étude « Travail social et principe de justice », M. Autès

L’auteur tente de savoir s’il existe un ensemble de valeurs, règles morales dans le travail social. Il expose les principaux questionnements sur « le Juste » qui sont à l’origine de la politique et de l’éthique du travail social. Il oppose la pensée du « Juste »durant l’Etat social et cette même pensée pendant le libéralisme. En effet, durant l’Etat Providence, l’assistance est au cœur du projet et on juge que les hommes ont une dette envers les autres (fondement du devoir social) ce qui permet l’égalité, la solidarité. Néanmoins, cette vision est critiquée dès les années 1970 (notamment par J. Rawls). Le débat se concentre sur les principes d’équité, dedifférences et de mérites. De ce fait les inégalités sociales sont justes car elles sont le résultat d’un choix personnel. On passe ainsi d’une société au principe d’égalité à celle du principe d’équité. La conception de ce qu’est un individu est au centre de ces deux modèles opposés.

Etude 3 :« institutions et dispositifs », J.Ion et B. Ravon

Les auteurs essayent de démontrer que lesdispositifs ne s’opposent pas à la notion d’institution mais participent à l’adaptation de celle?ci. En effet, les dispositifs permettent une logique de « personnalisation » qui installe l’usager en situation de responsabilisation. De plus, ils ont une dimension de réflexibilité qui permet d’être à l’écoute et régulièrement au plus près des usagers. Les dispositifs seraient donc une méthodepermettant l’adaptation du travail social au processus d’individuation.

Etude 4 « Une solidarité de responsabilisation ? » M.H Soulet

L’auteur essaye d’expliquer comment et pourquoi on est passé d’une société régie par le principe de solidarité à celle du principe de responsabilité. Cette transformation est due, selon lui, aux mutations de la nature du politique et ceux de la citoyenneté…