L’edit de fontainebleau

L’édit de Fontainebleau, signé par Louis XIV le 18 octobre 1685[1], révoque l’édit de Nantes octroyé par Henri IV en 1598.
Dès le début de son règne, Louis XIV, cherchant à unifier son royaume tant sur le plan religieux qu’administratif et politique, souhaite réduire le protestantisme. Il prend d’abord des mesures vexatoires : il fait supprimer des écoles protestantes, interdit aux protestantsd’acheter des offices, augmente leurs impôts…
Sommaire
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• 1 Les prémices de la Révocation
• 1.1 De la paix d’Alès au règne personnel de Louis XIV
• 1.2 L’œuvre de démantèlement de l’édit de Nantes par l’État (1661-1685)
• 2 La Révocation : enjeux politiques, enjeux religieux
• 2.1 L’édit de Fontainebleau : son contenu
• 3 Bilan de l’exode des huguenots
• 4 Notes et références• 5 Voir aussi
• 5.1 Articles connexes
• 5.2 Bibliographie

Les prémices de la Révocation[modifier]
De la paix d’Alès au règne personnel de Louis XIV[modifier]
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/wiki/Fichier:Armand,_Jean_du_Plessis.jpg /wiki/Fichier:Armand,_Jean_du_Plessis.jpgIl était dans l’intérêt de la politique extérieure de Richelieude faire respecter l’édit de Nantes.
Soixante ans plus tôt, après la révolte protestante, la paix d’Alès de 1629 octroyée par Louis XIII, qui réduisait considérablement les privilèges acquis lors de l’édit de Nantes et surtout ses clauses militaires, la « Religion Prétendue Réformée » (R.P.R., telle était la dénomination utilisée par les catholiques de l’époque) vécut pendant une trentained’années sans trop de secousses, si ce n’est la perte discrète de ses privilèges et le retour au catholicisme d’une grande partie de la noblesse, mais une lutte juridique constante lui permit de ne pas perdre trop d’avantages. Le cardinal de Richelieu, premier ministre de 1624 à 1642, fit assez bien respecter l’édit de Nantes pour des raisons de politique extérieure : du fait de son alliance avec lesprinces protestants allemands et avec la couronne suédoise dans la guerre de Trente Ans, il devait ménager les huguenots de France. La mort du Cardinal en 1642, puis celle de Louis XIII en 1643, ouvrit des jours incertains pour les réformés. Les années Richelieu furent celles de la sécurité et de l’absence d’imprévus, celles du ministère du Cardinal Mazarin, « donné » au roi par Richelieu, beaucoupmoins.
Ernest Labrousse montre que la révolution d’Angleterre, en 1649, où Charles Ier fut décapité par le Parlement puritain, a pu compliquer la situation des huguenots français, obligés de se défendre face à l’association d’idées entre le protestantisme et le régicide. Ils condamnèrent vertement leurs frères presbytériens et montrèrent leur attachement à la monarchie. Pourtant, toujours pour desraisons de politique extérieure, Mazarin se montra favorable aux huguenots français ; il fallait plaire à Cromwell pour s’assurer de sa neutralité dans la guerre que la France menait contre l’Espagne.
Même, en mai 1652, une déclaration royale remercie les réformés de leur soutien à la Couronne pendant la Fronde.
Mais après avoir obtenu l’alliance commerciale et militaire des Anglais en 1655 et1657, le Cardinal se montra plus intransigeant, revenant sur des mesures concédées auparavant. Son but était de réduire petit à petit la R.P.R.. Des décisions sont prises : le synode national des Églises réformées de France (E.R.F.) réuni à Loudun en 1659 serait le dernier permis par le pouvoir – les synodes nationaux étaient essentiels pour les réformés puisqu’ils sont les plus hautes instances enmatière de droit et de théologie. Mazarin interdit de faire appel à des pasteurs étrangers, notamment de Genève, la « Rome » réformée. Autre coup grave porté contre les religionnaires : les commissions chargées par le Cardinal de faire respecter l’édit de Nantes « à la lettre » c’est-à-dire que tout ce qui n’est pas contenu dans l’édit est interdit aux protestants. Les commissions se…