Totalitarismes

Pierre Bayle

(1647 – 1706)

Fils de pasteur, instruit par son père, il apprend le grec et le latin. A cause de la pauvreté de sa famille il doit attendre la fin des études de son frère poursuivre un cursus au petit collège protestant de Puylaurens.
En 1669, il entre à l’université des jésuites de Toulouse, et se convertit au catholicisme. Après dix-sept mois, il abjure et revient auprotestantisme, il se réfugie à Genève dans les années 1670, où il apprend les enseignements de René Descartes et entreprend des études de théologie. Il adopte, pour vivre, le métier de précepteur.
Ilrevient en France et pendant quelques années écrit sous le nom de Bêle et travaille comme précepteur dans diverses familles de Rouen et de Paris.
Il enseigne la philosophie à l’Académie protestante deSedan. Poussé à l’exil par la politique religieuse de Louis XIV (révocation de l’Edit de Nantes), il s’installe en Hollande en 1681 où il demeure jusqu’à la fin de ses jours. Il y enseigne laphilosophie et publie de nombreux ouvrages ainsi qu’une revue littéraire « Nouvelles de la République des Lettres ». Il défend plus que tout la tolérance et considére que personne ne peut prétendre détenir toutela vérité et l’imposer aux autres par la force. Il professe la liberté de pratiquer la religion de son choix, ce qui provoque de vives colères à son égard, même parmi les protestants.

Pour lui, laproblématique de la morale est indépendante de la religion, les athées pouvant avoir autant de sens moral que les chrétiens. Pierre Bayle est un sceptique pour qui le consentement universel n’est pasune preuve de l’existence de Dieu. Voir la présentation de « Pensées sur l’athéisme », recueil de textes de Pierre Bayle.

Son œuvre majeure, « Le dictionnaire historique et critique » qui a servi de »modèle à l’Encyclopédie, a beaucoup de succès et lui apporte la renommée. La France lui propose de revenir à Paris avec une rente moyennant une conversion de pure forme au catholicisme, ce qu’il…