Les politiques communautaires de soutien au tourisme durable

LES POLITIQUES COMMUNAUTAIRES DE SOUTIEN AU TOURISME DURABLE

Avant toute chose, et ceci pour clarifier notre propos, il convient de donner une définition du tourisme.

Le tourisme comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel à des fins de loisirs, pour affaires et autresmotifs. Par ailleurs, les visiteurs qui passent au moins une nuit dans un moyen d’hébergement collectif ou privé dans le lieu visité sont des touristes[1].

Pourquoi s’intéresser au tourisme ?

Le tourisme est considéré comme la « super-industrie du XXIè siècle [2]».
Les tendances indiquent que le tourisme conventionnel a augmenté au cours des 15 dernières années et continue à augmenter.
Cetteactivité économique de premier plan se distingue par sa transversalité, touchant une multitude de secteurs, d’acteurs, d’intérêts et d’objectifs différents. En conséquence, elle ne peut manquer de provoquer des effets très particuliers sur nos milieux de vie et particulièrement sur notre environnement, d’autant qu’au fil du temps, de pratique élitiste, le tourisme est devenu un phénomène de masse.Dès lors, les impacts de cette activité, de ponctuels et limités dans le temps et l’espace, se sont accentués et généralisés.
Le tourisme occupe aujourd’hui une place prépondérante dans l’avenir des sociétés et des populations. Ce sont les humains qui sont le principal agent de changement au sein de notre milieu de vie et surtout de la nature. Or, on le sait, il est nécessaire et urgent que lesactivités humaines deviennent de plus en plus viables sur tous les plans, notamment écologique, et le tourisme ne fait pas exception.

Plus qu’aucune autre activité, le tourisme se nourrit d’environnement.
Il est source de production de déchets et de pollution, ce qui est aggravé par l’accroissement saisonnier de la densité de population, lequel alourdit en plus le fardeau sur lesinfrastructures locales.
Les relations entre tourisme et environnement s’avèrent en conséquence très houleuses, dans la plupart des cas. Il faut dire que, pour l’essentiel, les emprises touristiques se sont développées et se développent encore dans des milieux tels que le littoral et la montagne, c’est-à-dire des milieux dits généralement fragiles. Le tourisme privilégie les paysages de qualité, voirespectaculaires. Ainsi, les sites naturels constituent par évidence des attractions touristiques.
Ce qui va nécessairement générer des frictions entre les différentes vocations attribuées au site.
Les promoteurs du tourisme et de la conservation de la nature peuvent entretenir trois types de relation :
– le conflit (particulièrement lorsque le tourisme et ses répercussions sont néfastes pourla nature) ;
– la coexistence (ni le tourisme ni la conservation ne sont bien développés dans la zone, situation rarement statique) ;
– la symbiose (organisation de manière à ce que chacun tire parti de la relation).

Une relation symbiotique, qui procure des avantages pour chacune des parties, constitue l’objectif à atteindre[3].
Or, le plus souvent, on trouve une situation decoexistence qui tend vers le conflit, notamment à cause d’une gestion inadéquate.

Après cette entrée en matière, un peu longue, certes, mais néanmoins nécessaire, nous allons véritablement entrer dans le sujet en nous intéressant en premier lieu à la définition du tourisme durable.

Dans le contexte que l’on vient d’exposer, et comme dans la majeure partie de nos activités, productrices defortes nuisances, le concept de développement durable s’est immiscé dans la gestion des activités touristiques.
Rappelons la définition du développement durable donnée en 1987 par le rapport de Mme Brundtland, alors premier ministre de Norvège et présidente de la commission des Nations Unies sur l’Environnement et le développement :

«Un processus de changement par lequel l’exploitation des…