La sexualité des femmes en France

Le 13 novembre 2005, Sherazade a refusé d’épouser son collègue de travail. Suite à cela, elle s’est retrouvée entre la vie et la mort, brûlée au troisième degré. Ce cas parmi tous les autres nous pousse à nous demander si la liberté des femmes est aussi prononcée que les législations le disent. Cet acte dépend-il de la culture de Sherazade ? Est-ce que lamentalité de cet homme a évolué selon les lois ? (Par liberté, on entend la facilité d’avoir des rapports sexuels sans obligation, préjugés ni maltraitances). La légalisation de la contraception aurait normalement dû provoquer un réel changement, mais cet exemple nous montre que la législation n’est pas au dessus des mentalités.

I-La sexualité a connu une grande évolution

1- Le XIXème, unesociété puritaine :

Au cours du XIXème siècle, l’ignorance règne. Rien n’est enseigné aux enfants, en ce qui concerne le système de reproduction (et inutile de penser à la sexualité,bien entendu), et l’éducation s’efforce de les tenir loin de cette notion, en associant la sexualité à la saleté ou au péché. Ceci est en fait le reflet de ce que pense réellement la société de l’époque, ainsi que sesinstitutions. En effet, cette idée réside dans l’ensemble des dispositifs, sociaux, médicaux, légaux, esthétiques, qui contribuent à l’affaiblissement ou à l’absence de féminité, et par conséquent de vie sexuelle non reproductive. La femme est assimilée à un instrument de procréation, servant aussi a assouvir les désirs des hommes ; tout ceci sans contradiction envisageable.

2-Une évolutionnotable :

Dès les années 1900, la parole commence peu à peu à se libérer, et les esprits à s’ouvrir. Le but des relations sexuelles n’est plus aussi figé, elles ne constituent plus systématiquement un moyen de reproduction. Cette optique se confirme lorsque l’on voit les premiers moyens de contraception féminine apparaître. D’abord réservée aux seules femmes mariées, puis étendue aux femmescélibataires, son usage se généralise en dépit de résistances légales (en effet la loi de 1920 interdit toute diffusion de contraception). L’avortement (envisageable dès 1914, mais effectué sous des conditions plutôt difficiles et sous réserve d’être qualifié de crime d’état) ainsi que la contraception permettent aux couples de contrôler leur reproduction et donc une maîtrise de la démographie, ainsiqu’une nouvelle liberté pour les femmes, ce qui est contraire à la société de l’époque, (qui elle est très axée sur l’église). Mais la progression de la déchristianisation va pousser les mentalités à s’élargir, et par conséquent, les chiffres concernant le contrôle de la reproduction ne cesseront d’augmenter. Dans ce sens, le mariage perdra de sa valeur, et ne sera plus forcément le moyen delégitimer les relations prénuptiales (elles seront même par la suite évidentes, témoignant d’une bonne entente dans le couple) ; et de ce fait, le concubinage se banalise, et constitue même une étape matrimoniale obligée, témoignant de relations plus censées et plus égalitaires.

IMAGE

• Révolution sexuelle
La révolution sexuelle est un mouvement qui a eu lieu en Occident entre la fin des années1960 et le début des années 1970. C’est en fait le mouvement qui est à l’origine de tous les changements que nous venons de citer. Le mouvement est animé par plusieurs groupes comme le Mouvement de Libération des Femmes, qui exige l’émancipation sexuelle des femmes, l’affirmation de l’égalité des sexes et l’autorisation des rapports non reproductifs (que nous avons qualifiés d’inexistants dans leXIXème siècle) et non conjugaux (qui eux, sont même qualifiés d’ « honteux et clandestins », pour la même époque).

Au-delà des évolutions au niveau de la sexualité, la révolution sexuelle s’accompagne d’une « révolution du droit » par lesquels les femmes acquièrent progressivement une égalité législative, notamment l’obtention du droit de vote et donc la possibilité d’orienter les réformes…