L’homme moderne et la technologie
L’application de nouvelles sources d’énergie, comme l’électricité, le pétrole, l’atome, et la concurrence mondiale ont modifié la vie économique et sociale du vingtième siècle, en obligeant lesindustriels à développer l’automatisation et à augmenter les cadences. L’ouvrier désormais se préoccupe de l’utilisation qui sera faite non pas de la machine mais de lui-même. Dans des psychanalyses de lasociété, telle que « Mythologies » de R. Barthes, on dénonce les mécanismes idéologiques sous-jacents et l’on montre un homme devenu victime de ses automatismes, incapable de création originale.C’est dans cet esprit que Gandhi, défenseur de l’égalité des droits, s’inquiétait lorsqu’il écrivait : « La machine a gagné l’homme, l’homme s’est fait machine, fonctionne et ne vit plus ». Nous nousdemanderons si les rapports entre l’homme et la machine ont toujours été conflictuels et si le comportement de l’homme contemporain justifie le pessimisme de Gandhi.
Si l’Encyclopédie glorifie lamachine, certains voient déjà au dix-huitième siècle les dangers de sa généralisation : en signant la fin de l’artisanat, la machine va déposséder l’homme de son travail et peut-être le supplanter. C’est ausiècle suivant que la grande industrie se développe : point de départ de la révolution industrielle, la machine libère la productivité. Parallèlement, elle change le rapport entre l’ouvrier et sontravail. Elle était un outil qu’il actionnait ; c’est lui maintenant qui en est le moteur que d’autres sources d’énergie remplaceront vite. Les conséquences sur son mode de vie sont dramatiques : lesateliers insalubres du dix-neuvième siècle rendent l’ouvrier dépendant d’un organisme de production qu’il ne contrôle pas ; il devient un esclave, abruti par l’automatisme. Les femmes et les enfantscommencent à travailler dans des conditions pénibles, pour des salaires dérisoires.
Par contre, aux dix-neuvième et vingtième siècles, le développement des machines de transport et de communication…