L’homme un loup pour l’homme ?

L’homme n’est-il seulement qu’un loup pour l’homme ?

C’est la dérivation du classique « homo homini lupus » que l’on trouve chez Hobbes par exemple.

Quand à l’aube de l’humanité Caïn tua Abel,son berger de frère, de ses propres mains, il engagea malgré lui la rupture tragique de l’homme face à son prochain (et donc à lui-même). C’est cette relation, ce lien que nous devons réparer.L’optimisme kantien, qui vise l’espèce, envisage un progrès moral qui fera de l’homme un humain véritable (à travers et par l’insociable sociabilité qui caractérise les hommes mais aussi leurs sociétés).Aussi l’homme n’est pas uniquement l’ennemi de son semblable, si sa dignité est un devoir, si elle est à faire, c’est donc son affaire!

L’être humain peut perdre ce qu’il a acquis, la raison decette réalité réside dans sa perfectibilité. C’est la source des progrès mais aussi des erreurs d’un homme à fois tyran de lui-même et de la nature. Si l’homme n’est rien d’abord, c’est que son essencedépend de lui.

Dans l’état de nature, la lutte pour la survie au quotidien conduit les hommes à s’opposer, prisonniers des mêmes désirs, des mêmes exigences. Puis le désir de survie les conduitmalgré eux, peu à peu à la liberté politique. Si la loi (dans le cadre éducatif) possède une vertu pédagogique, elle engage alors un cercle vertueux qui fait de chacun, un citoyen. Les hommes ne sont pluscontraires mais associés dans un projet de réussite collective, qui est aussi la leur. La loi devient l’expression d’une liberté qui confère à l’homme la chance d’une moralité salvatrice.

Icil’homme n’est plus un danger pour autrui, s’il est son allié, il n’est pas encore, loin s’en faut, son frère. On comprend que nos sociétés mettent la solidarité en avant, elle masque l’échec de lafraternité et comble les carences du système « moi, je file un rencart à ceux qui n’ont plus rien… ». La fraternité devrait être l’horizon de nos sociétés où chacun travaille selon son possible à l’avenir…