Lyrisme
Le mot lyrisme est dérivé de la lyre, instrument de musique à cordes qui est l’attribut d’Hermès, son inventeur, d’Apollon musagète, d’Orphée, et d’Érato, muse antique de la poésie lyrique etérotique représentée couronnée de roses et de myrtes, et portant une lyre à la main.
L’adjectif « lyrique » apparaît en premier au XVe siècle en relation avec la poésie grecque antique et garde longtempsun lien avec la musique qui perdure dans l’expression « art lyrique ». Attaché cependant à une forme plus mineure de la poésie dès le XVIe, le mot va, en opposition à la poésie épique ou la poésiedramatique qui incluait la tragédie comme la comédie, définir une expression subjective qui concerne en particulier le domaine des sentiments privés.
Le substantif « lyrisme » n’est attesté qu’en 1829sous la plume d’Alfred de Vigny et il va s’appliquer à l’un des aspects dominants du romantisme : la place faite au « Moi ». Il se définit dès lors communément comme une « Tendance poétique et plusgénéralement artistique privilégiant l’expression de la subjectivité ».
Le lyrisme (poésie lyrique) est absent(e) de la Poétique d’Aristote et l’adjectif « lyrique » n’est attesté qu’à la fin du XVesiècle avec un sens lié au domaine musical :« dans l’Antiquité se dit de poètes qui composaient des poèmes déclamés avec accompagnement de lyre ».
Ce sens s’applique techniquement à la poésiegréco-latine de l’Antiquité (Théocrite – Pindare – Anacréon – Virgile – Horace – Catulle…) avec des genres comme l’élégie. Ce lien avec la musique caractérisera aussi l’expression des trouvères ettroubadours du Moyen Âge et de leurs successeurs qui chantent les thèmes de la reverdie et de la fine amor dans les chansons de toile, les aubes, les pastourelles, les lais, les rondeaux ou les ballades (voirPoésie médiévale française).
Au milieu du XVIe siècle Pierre de Ronsard parle en l’opposant au style haut de la tragédie de sa « petite lyrique muse » qui chante « l’amour qui (le) point »….