Margareth mead

Margaret MEAD, Mœurs et sexualité en Océanie

Durant la première moitié du vingtième siècle, deux grands courants de pensées firent leur apparition au sein de l’anthropologie ; le culturalisme et le fonctionnalisme.
Le culturalisme naît aux Etats-Unis, c’est un courant issu d’observations de terrain, observations qui vont être progressivement construites en théories. Marcel Maussva dire qu’il faut rechercher la projection du social sur l’individuel car ceci va permettre de révéler les zones d’ombre des usages sociaux. Il veut dire par là qu’il devient intéressant pour les anthropologues de travailler avec des psychologues. Ce courant va réaliser la première synthèse cohérente entre anthropologie et psychanalyse, avec Abram Kardiner.
Franz Boas est le promoteur del’anthropologie culturelle. Il découvre pendant son séjour chez les Eskimos que la culture est vivante, qu’elle ne varie pas seulement avec les changements géographiques. Deux de ses élèves, Ruth Benedict et Margaret Mead occuperont une place importante dans le culturalisme. Ce courant, contrairement à l’évolutionnisme qui mit l’accent sur les grands stades à travers lesquels toute société devaitpasser, insiste sur la variété des cultures. En effet, les anthropologues américains vont mettre en avant l’originalité de chaque culture, formant une personnalité propre. Pour Boas, selon sa théorie diffusionniste, chaque culture réalise un équilibre entre coutumes, croyances et mythes lorsqu’elle les emprunte à des peuples voisins, c’est-à-dire que « si une culture emprunte un trait à une autre,elle le transforme immédiatement pour l’adapter à ses propres valeurs : les danses que les austères indiens Pueblos ont empruntées à leurs voisins ont perdu leur caractère extatique pour devenir des gestes rigides et peu rythmés. » (cf. R.Deliège)
Le fonctionnalisme apparaît en Grande-Bretagne avec Bronislaw Malinowski et Alfred-Reginald Radcliffe-Brown. Les fonctionnalistes vont défendrel’idée qu’une société peut être étudiée sans référence à son passé. Ils vont donc se détourner de l’histoire des sociétés et les considérer comme des organismes vivants et qu’ils vont étudier comme tels.
Le culturalisme américain et le fonctionnalisme britannique ont en commun la critique de l’évolutionnisme, qu’ils considèrent comme des spéculations théoriques.

Margaret Mead naît àPhiladelphie en 1901 et meurt en 1978 à New-York. C’est une femme engagée, d’un charisme extraordinaire. En 1920 elle suit des cours de Boas à l’université Columbia de New York et se passionne pour l’anthropologie. Dans ces années là un fait divers à lieu aux Etats-Unis, une vague de suicides adolescents qui inquiètent les médecins. Une question se pose alors : « Est-ce que l’adolescence génère naturellementun comportement suicidaire ? » Pour trouver des réponses les médecins font appel à un anthropologue, Franz Boas, qui modifie la question en se demandant si ce comportement ne serait pas culturel. Il envoi alors son élève, Margaret Mead en Océanie, dans l’archipel Samoa en 1925. Il lui demande de faire « une étude des processus de socialisation des adolescents aux Samoa ». Elle restera 9 mois surce premier terrain sur lequel elle produira un ouvrage : Coming of age in Samoa en 1928. Elle découvre là-bas une liberté chez les adolescents Samoans. Elle découvre également qu’il y a trois cycles de vie avec des rites de passage :
– L’enfance, durant laquelle les interdits et les tabous sont marqués et particulièrement le tabou entre frères et sœurs. Ce tabou consiste à éviter tout contactphysique entre frères et sœurs, sachant qu’aux Samoa comme dans de nombreuses parties du monde les cousins et cousins germains sont également considérés comme frères et sœurs. Cet interdit est là pour éviter l’inceste.
– L’adolescence aux Samoa comme partout est synonyme de changement. Mais contrairement à nos sociétés occidentales les relations sexuelles sont tout à fait tolérées…