Modernité et contemplation

Contemplation et modernité

Le mot « modernité » relève autant du concept que de l’opinion simple. C’est en premier lieu un concept, par l’étendue de sa définition et la variété desa genèse (le mot trouve sa racine dans le participe passé latin conceptus, du verbe concipere qui signifie « contenir entièrement », « former en soi ». Un concept peut ainsi êtredéfini comme une représentation générale et abstraite d’une réalité). Pour cette raison, la problématique sous-jacente au sujet proposé apparaît complexe.
La question posée est bienentendu : la contemplation est-elle compatible avec la modernité ? Ou, dans une autre formulation, du genre de première page de magazine à grand tirage : peut-on encore contempler de nosjours ?
Deux formules égales en première lecture, mais seulement en apparence car elles mettent en relief deux acceptions de la modernité, ses deux significations fondamentales.
Onpourrait dire qu’en termes de signifiance, la contemplation est une et la modernité est légion, au sens de Marc 5, 9 où Jésus interroge le démoniaque gérasénien (Jésus : « Quel estton nom ? » ; le démoniaque : « Légion est mon nom, car nous sommes beaucoup ». « Légion » ou a tout le moins polysémique.
La problématique est d’un abord plus facile lorsqu’on lafait reposer sur la conjonction « et », conjonction soit associative, soit d’opposition, soit soulignant des effets réciproques de la contemplation sur la modernité et vice versa.J’aborderai ce point en conclusion, en fournissant quelques pistes de réflexion, l’essentiel du présent topo étant axé sur l’élucidation sémantique des deux termes : qu’est-ce que recouvre lamodernité et que signifie la contemplation pour un chrétien, tant sur le plan théorique que pratique. La partie consacrée à la contemplation forme les deux tiers de l’exposé.