Moise de michel ange
Bubbe Alice Le 25/03/2009
AS2
Esthétique des Arts
Le Moise de Michel Ange, Sigmund Freud
Analyse et Commentaire
I) Analyse
Dans cette introduction au Moise de Michel-Ange, Sigmund Freud, psychanalyste reconnu, aborde le sujet de l’émotion du spectateur face à une œuvred’art en émettant des avis, des hypothèses quand à son origine –son mystère. C’est par ce biais qu’il touchera à la polémique sur l’intention, ou l’inspiration de l’artiste. Quelle réponse Freud apporte-t-il au sujet de l’origine de l’émotion dans l’art (que ce soit à l’état de spectateur, ou à celui de créateur) ?
Nous verrons que Freud s’intéresse dans un premier temps aux effets produitspar une œuvre d’art, et aux conditions qui selon lui sont nécessaires à une réelle jouissance ; puis dans un second temps, nous nous pencherons sur la réponse qu’il propose pour résoudre l’énigme que constituent ces effets.
Avant tout, Freud a une certitude : ce qui crée la valeur d’une œuvre, ce n’est pas sa forme, mais son fond. Ceci dit en toute modestie, se qualifiant lui-même de non« vrai connaisseur d’art ». Ainsi, si l’on suit ce raisonnement, c’est le fond de l’œuvre, en d’autres termes sa signification, ce qu’il y a ‘derrière’, qui crée l’émotion du spectateur. Et cette émotion, quelle est-elle ? Freud la qualifie d’ « impression forte ». Et cette impression, chez lui, est immédiatement suivie d’un besoin absolu de comprendre. Pour Freud, pour qu’il y ait jouissance, l’émotionà elle seule ne suffit pas : elle induit la compréhension ; c’est-à-dire, dans le cas de Freud, l’analyse. « Savoir pourquoi je suis ému » : telle est la condition sine qua non à sa jouissance. Immédiatement après cette introduction, Freud admet d’une certaine incohérence, d’un paradoxe dans sa définition : en effet, les plus grandes œuvres restent « obscures à notre entendement », en d’autrestermes inexpliquées (ou ‘non-analysées’). Et ce qui résulte en premier lieu d’un face à face avec une de ces « grandes œuvres », c’est un sentiment de domination. Ainsi, le rapport instauré repose sur une inégalité : celle de la suprématie infinie de l’œuvre sur le spectateur, en proie à un sentiment de désemparement. Ainsi, il serait plus universellement admis que l’émotion face à l’œuvre n’est pasprioritairement liée à l’intelligence, ou à la capacité à l’analyser. Car si de nombreux « connaisseurs ou enthousiastes » se sont essayés à cette analyse, d’aucun n’a trouvé une explication satisfaisante pour être acceptée de manière universelle (les opinions divergent). Par conséquent, quelle serait la solution définitive pour définir, et ceci ‘universellement’, concrètement, l’origine de cetteémotion ? Quelle est la réponse à cette énigme ?
Freud, ici, nous propose une réponse : celle d’une analyse dont l’origine se trouverait dans l’intention de l’artiste au moment de l’acte créateur. C’est elle qui, essentiellement, « nous empoigne si violemment ». Pour cela, le savoir-faire de l’artiste réside dans sa capacité à exprimer cette intention, son émotion propre dans son œuvre, et ànous la transmettre par son biais. Et c’est en définitive l’étude psychanalytique de cet état fondateur qui expliquerait notre émotion face à l’œuvre. Il s’agit plus précisément de « l’état de passion, d’émotion psychique » à l’origine de l’acte créateur de l’artiste. Freud précise bien, en outre, que cette analyse n’est possible que si l’artiste a réussi non seulement à exprimer cet état, maisencore à nous le communiquer. Ainsi, cette émotion ressentie par l’artiste au moment de la création serait la même, ou semblable à celle que nous éprouvons face à son œuvre. C’est en quelque sorte un schéma préétabli, conduisant systématiquement au même résultat. Sachant cela, il nous reste donc à comprendre, à interpréter cette émotion de l’artiste, pour finalement comprendre la notre. En…