Molière, le misanthrope, les mondains : acaste clitandre arsinoé oronte

Travail de Groupe « Le Misanthrope »

Arsinoé, Oronte, Acaste et Clitandre

Le XVIIe siècle est marqué par la terrible Guerre de Trente Ans (1618-1648) mais il est également le symbole de la montée en puissance du Royaume de France dont l’influence s’étend à une grande partie de l’Europe. La France du XVIIe signifie l’apogée du pouvoir royal qui deviendra absolu avec le Roi Soleil, LouisXIV. Il est aussi question de très grands changements du point de vue culturel. La culture française rayonne dans tous les domaines : l’architecture, la sculpture, la peinture, les sciences, la philosophie et la littérature, dont les principaux protagonistes sont Molière, Corneille et Racine, sont florissantes. Le XVIIe est quelquefois appelé Le Grand Siècle car les artistes et scientifiques françaissont au cœur des réseaux culturels en Europe. C’est dans ce contexte culturel nouveau que Molière compose Le Misanthrope. Notre travail de groupe se focalisera sur les personnages d’Arsinoé, Oronte, Acaste et Clitandre qui forment le groupe que l’on nommera les mondains. Nous tenterons de définir au mieux les mondains du XVIIe pour comprendre pourquoi Molière les critique tant. Par la suite, nousverrons quels sont leurs points communs ainsi que leurs différences. Nous terminerons notre analyse par l’étude de leur fonction dramaturgique.

Pour définir les mondains, il faut remonter le temps et observer la façon de penser des personnes formant la haute société de la Cour. La définition général du mondain est celui qui aime et pratique la vie, les habitudes, les divertissements de lahaute société. Nous allons présenter les mondains du XVIIe au cours duquel la franchise et l’honnêteté ont été troquée pour une forme de mensonge social accepté de tous. Le principal caractère du mondain est de constamment rechercher à plaire. Ces accommodations ont comme lieu emblématique le salon, et s’exercent lors de « l’épreuve » de la conversation. Dès lors, on assiste à de nombreuses faussespolitesses et flatteries destinées à la conception d’un monde harmonieux, et où les conflits trouvent solutions non pas dans des accrochages physiques mais dans des procès verbaux:

Garde: Messieurs les maréchaux, dont j’ai commandement,

Vous mandent de venir les trouver promptement,

Monsieur.[1]

Les mondains représentent la cour et Acaste et Clitandre sont les exemples les plusmarquants de cette sociabilité car ils sont les petits marquis de médiocre noblesse obsédés par la mode et l’apparence, ils représentent le monde superficiel gravitant autour de Célimène.

Le XVIIe connaît la naissance du Classicisme, courant littéraire mettant en valeur un idéal (l’honnête Homme) et une esthétique fondée sur la recherche de la perfection. Molière écrit des comédies qui sontbiens moins encadrées par les règles du Théâtre Classique que la tragédie. L’auteur des « Précieuses ridicules », de « Tartuffe » ou encore de « Dom Juan » se sert des effets comiques de la farce et de la Commedia Dell’arte pour se moquer et critiquer les défauts de l’homme. Le Misanthrope est une très grave critique de la société du XVIIe. Molière met en place très habilement deux idéauxcomplètement opposés: le misanthrope face aux mondains. D’un côté, le retour à l’honnêteté et la franchise est prôné, de l’autre on prêche une sociabilité basée sur une certaine hypocrisie destinée au maintien d’une « utopie ». Molière « utilise » littéralement Alceste comme projection de ces pensées. Il crée un personnage glorifiant la sincérité et farouchement opposé aux complaisances sans valeurs desmondains:

Oronte: Quoi ? vous y résistez ?[2]

Cette scène représente parfaitement l’opposition d’Alceste. Il n’acceptera jamais l’amitié d’un individu sans « vraiment » le connaître. Dans cette scène, Alceste refuse d’admettre juste par politesse que les quelques vers d’Oronte sont convenables. Au-travers d’Alceste, Molière critique sévèrement les mœurs de la Cour, l’hypocrisie qui règne…