Montesquieu, lettres persanes xxiv.

Montesquieu est un philosophe réformateur du Siècle des Lumières. Il n’est pas révolutionnaire, car c’est un aristocrate, voulant réformer l’ancien régime. Il a été parlementaire à Bordeaux. C’est un esprit européen. En 1721, il écrit les Lettres persanes, un recueil épistolaire et en 1748, l’esprit des lois. Dans ce texte, on a une correspondance entre Ricca qui est en voyage à Paris et Ibbenqui est resté en Perse dans la ville de Smyrle. On étudiera d’abord l’influence du roi sur ses sujets ensuite celle du pape sur ses croyants.

Dans la première partie, nous verrons le système politique.
Montesquieu a créé un personnage fictif, Ricca, qui raconte la vie parisienne dans cette lettre. Ibben est son destinataire et se trouve dans la ville de Smyrle en Asie Oriental.Ainsi, on trouve un décalage géographique et culturel entre l’orient et l’occident, entre la Perse et la France. Montesquieu utilise l’exotisme qui était en vogue au XVIIIe siècle et cela lui permet aussi de faire réfléchir les lecteurs sur le pouvoir en France. Grâce à Ricca, Montesquieu nous oblige à prendre du recule vis-à-vis du pouvoir royale, on appelle cela une distance critique. Ricca faitsemblant de ne pas comprendre le fonctionnement du pouvoir. Il va faire une caricature de la monarchie de Louis XVI. Le pouvoir royale est magique, irrationnel, inexplicable. Il le défini par des termes contradictoire : ‘ Le roi de France est le plus puissant mais il n’a pas de mine d’or ’. Ricca oblige donc aux lecteurs de s’interroger sur la nature du pouvoir monarchique. On le voit aussi avecles paradoxes et les comparatifs (‘ le plus puissant ’ l.1, ‘ il a plus de richesse que lui ’ l.2, ‘ plus inépuisable ’ l.3). Avec ces procédés d’écriture, on a l’impression d’un pouvoir surdimensionné et, à l’inverse tout s’effondre dans les lignes 4 et 5 (‘ n’ayant d’autres fond que des titres d’honneur à vendre ’). Le roi n’a donc rien à vendre. Il ne possède rien sinon l’orgueil de sa fonction.En vérité, il peut tout faire sans rien posséder car ses sujets sont crédules, naïfs. Ricca est alors critique. Il jour l’innocent mais il ne l’est pas. ‘ Ses troupes se trouvaient payées ; ses places munies et ses flottes équipées ’ l.6 : on a un registre soutenue, un rythme lent avec 3 temps. C’est un classique au XVIIIe mais, ici, l’auteur le détourne à des fins polémiques. Ricca décrit lamonarchie avec plus de précision possible mais il y a un paradoxe car plus il nous donne de détail plus il discrédite le pouvoir. Il s’agit d’un discours au second degré. Il donne l’impression d’être naïf. Il attache trop d’importance aux apparences, aux différents spectacles qu’on montrait à Versailles. Ainsi, Montesquieu se livre à une critique détournée du pouvoir. Il utilise Ricca pour échapper àla censure. En vérité, l’intention du philosophe est de critiquer les défauts de l’ancien régime, ici, le roi joue sur les illusions car ces sujets sont crédules. Cette falsification se trouve aussi dans le 2éme paragraphe concernant la valeur de la monnaie (‘ un écu en vaut deux ’ l.9, ‘ un morceau de papier est de l’argent ’ l.12). Cette critique de Ricca vise la politique monétaire de l’ancienrégime. En effet, sous les règnes de Louis XIV et Louis XV, il y a eu de nombreuses guerres en France ce qui a endetté le royaume. Le stock d’or a diminué pour financier ces guerres. Donc l’endettement public a augmenté et la valeur de la monnaie a diminué. La dévaluation est toujours la conséquence de l’endettement. C’est pourquoi Ricca écrit ‘ qu’un écue en vaut deux ’. Ce qui signifie que lamasse monétaire a gonflé artificiellement.

Dans la seconde partie, nous verrons la critique de la religion.
L’auteur utilise ces termes avec une intention polémique, prérévolutionnaire : ‘ trois ne sont qu’un ’ l. 17 désignant les mystères de la Trinité, c’est-à-dire la confusion symbolique du Père, du Fils et du Saint esprit dans la religion catholique. Ricca se moque…