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L’HUMANISME XVème et XVIème siècle

[pic]a fréquentation des auteurs anciens à travers les manuscrits apportés en Italie par les Grecs développe dès le XVème siècle l’étude des humaniores litterae (ces lettres qui rendent plus humain) que les Romains opposaient aux diviniores litterae (lettres divines) : ces « lettres humaines », ou « humanités », longtemps mises sous le boisseau par l’Église,rassemblent les connaissances profanes dont l’homme est le centre. « Faire ses humanités » signifiera longtemps étudier les auteurs grecs et latins et s’employer à les traduire et à les commenter.
Mais ce travail de traduction et d’exégèse qui, appliqué à l’Écriture sainte, fortifie l’évangélisme[pic], ne pouvait manquer d’inspirer aussi tous les espoirs de progrès que devaient permettrel’esprit d’examen et l’expérimentation scientifique. C’est ce deuxième sens que privilégiera le mot « humanisme », à partir du XIXème siècle, en désignant une confiance exaltée dans les facultés humaines, qu’à vrai dire la Renaissance, ensanglantée par les luttes religieuses, mettra vite à mal.
L’Humanisme fut d’abord une activité, un métier. Dès le XIIIe siècle, le premier usage d' »umanista » désigne leprofesseur de langues anciennes avec une connotation péjorative (le « pédant », le « grammairien ») qui n’a rien de surprenante à une époque où les deux modèles de perfection humaine étaient le Saint et l’Héroïsme militaire. Qu’avait-on besoin d’un obscur anachorète de l’intellect passant son existence à traduire et commenter de vieux textes surannés et oubliés de tous ?Cependant, cet enseignement discret des langues anciennes allait susciter un intérêt sans cesse croissant pour les grands auteurs grecs et latins. L’Italie allait constituer un parfait terreau d’éclosion et d’épanouissement d’un véritable mouvement de retour à l’antiquité, deuxième définition que l’on puisse donner à l’Humanisme. Eneffet, le développement d’élites urbaines, l’arrivée de grecs fuyant l’avancée des turcs et porteurs de manuscrits et de traditions exégétiques puis la multiplication des traductions qui s’ensuivit permit à l’étude des langues anciennes (alliée à une exigence de pureté grammaticale nouvelle) de devenir systématique. L’invention de l’imprimerie, le développement définitif des villes, la créationmassive d’universités contribuèrent à une diffusion accélérée de cette (re)découverte des grands Anciens. Ce ressourcement de la pensée engendra un état d’esprit, un changement de perspective dans la perception que l’homme avait de lui-même et du monde dans lequel il vivait. C’est la troisième définition de l’Humanisme. La plusprofonde et la plus durable. « On ne peut rien voir de plus admirable dans le monde que l’homme » disait Pic de la Mirandole en 1486. Le retour à la pensée antique remit en vogue certains thèmes et certaines notions; notamment celle latine de l' »humanitas »: l’homme idéal est celui qui se réalise lui-même, atteignant le plus grand accomplissement intérieur grâce àl’étude des « lettre anciennes » (les fameuses « humanités »: notion latine de l' »humanores litterae »).

L’esprit humaniste est donc le grand introducteur de cette conception moderne de l’Humanité: l’homme digne de ce nom est celui qui a pour essence la culture. Plus qu’une philosophie, l’Humanisme est donc un vaste mouvement qui fédère par delà les disciplines, les pays et les moeurs tous lesesprits animés par une quête de l’homme idéal et par une confiance dans le progrès de l’humanité.

BAROQUE 1598-1661
Le baroque est un style qui naît en Italie à Rome, Mantoue, Venise et Florence à la charnière des XVIe et XVIIe siècles et se répand rapidement dans la plupart des pays d’Europe. Il touche tous les domaines artistiques, sculpture, peinture, littérature, architecture et musique…