Nana

VISITE A BESANÇON Depuis longtemps, le désir de concrétiser le lien entre les adhérents de la grande région Nord-Est était dans les esprits. L’idée a pris corps, les 23 et 24 octobre 2007, avec un déplacement à Besançon dans le cadre des manifestations dédiées au tricentenaire de la mort de Vauban. Seize lorrains, trois bourguignons et trois francs-comtois partagèrent un programme attrayant etvarié, par un temps froid mais ensoleillé. Mardi 23 octobre La matinée fut consacrée à la visite du Musée du Temps, abrité dans le magnifique Palais Granvelle, composé notamment d’une cour carrée avec arcades en « anses de panier », toits en tuiles vernissées multicolores… C’est un véritable joyau de la Renaissance française, édifié entre 1534 et 1540 par Nicolas Perrenot, seigneur de Granvelle etchancelier de l’empereur du Saint Empire romain germanique, Charles Quint, également roi d’Espagne. Curieusement la Franche-Comté se réclamera plus volontiers de l’Espagne que du Saint Empire !!! Les différents éléments constitutifs de cette architecture font référence aux Palazzi italiens du XVe siècle. L’appellation « Palais », pour cette demeure, souligne cette origine malgré l’existence deplusieurs caractères architecturaux propres à la fin du Moyen Age. Ce n’est qu’au cours de la dernière décennie que le Palais Granvelle s’est métamorphosé en Musée du Temps, mariant avec bonheur les structures originelles restaurées et mises en lumière – et les aménagements opérationnels modernes. Cet ensemble concourt à la mise en valeur de remarquables collections d’horloges, de pendules (dont unmagnifique pendule de Foucault), montres et autres « garde-temps » de toutes époques alliant l’art et la technologie. Cette exposition a aussi une vocation pédagogique en permettant d’accéder à l’intimité des mécanismes de mesures et des principes physiques de base qui les gouvernent. A titre exceptionnel, dans le cadre du Tricentenaire de la mort de Vauban, le Palais Granvelle abrite égalementl’exposition intitulée « L’arpenteur du Roi, Vauban et Besançon ». Cette exposition remarquable se décline en trois tableaux : Louis XIV, un roi conquérant et Vauban un de ses serviteurs ; Vauban, ingénieur militaire, œuvre à Besançon et Vauban, toujours présent, oublié puis réinventé.

Statue de Vauban à la citadelle de Besançon. Photo Pierre DUC

A cette occasion, nous découvrons des collectionsdu CNAM, du Louvre, du musée des Arts Décoratifs de Paris, du musée de Rouen, de collections privées et municipales, tableaux, dessins, tapisseries, maquettes… Depuis l’antiquité, en passant par la conquête romaine et jusqu’à la domination espagnole, le site géographique très particulier de Besançon, enlacé dans un large méandre du Doubs, verrouillé par un éperon rocheux élevé et très escarpé, seprête particulièrement à une vocation de place forte. Après la deuxième conquête de Louis XIV en 1674, Vauban, qui en avait préparé le siège, élève les fortifications de la ville dans un double but : retourner le site frontière contre l’empire et contrôler une population qui n’est pas entièrement acquise au royaume de France. VAUBAN et BESANÇON forment un couple dont l’histoire est plus que jamaisd’actualité avec la candidature de l’œuvre de Vauban au patrimoine mondial de l’UNESCO. La décision sera connue en 2008 suite à l’expertise des 14 sites qui composent le réseau des œuvres majeures de Vauban, sous la présidence de la ville de Besançon. L’après-midi, après un savoureux et convivial déjeuner, les participants sont acheminés à la Citadelle qui domine toute la ville.

Construiteentre 1668 et 1688, chef-d’œuvre majeur de Vauban, elle s’étend sur environ onze hectares et surplombe de plus de cent mètres la vieille ville. On admire successivement le Front Saint-Etienne, le Front royal construit par les Espagnols, un puits de 132 mètres de profondeur, creusé dans le rocher et la chapelle Saint-Etienne du XVIIe siècle. Le chemin de ronde, flanqué des tours du Roi et de la…