On ne badine pas avec l amour

On ne badine pas avec l’amour

Alfred de Musset.

Biographie de l’auteur :

Alfred de Musset appartient à une famille aisée, affectueuse et cultivée, où l’on a le goût des lettres et des arts. Son père, est un haut fonctionnaire et un homme de lettres ]il a épousé Edmée-Claudette-Christine Guyot des Herbiers. Le couple a eu trois enfants : Paul, Alfred et Charlotte-Amélie-Hermine.
Songrand-père était poète, et son père était un spécialiste de Rousseau, dont il édita les œuvres. La figure de Rousseau joua en l’occurrence un rôle essentiel dans l’œuvre du poète. Il lui rendit hommage à plusieurs reprises, attaquant au contraire violemment Voltaire, l’adversaire de Rousseau.
En octobre 1819, il est inscrit en classe de sixième au collège Henri-IV[6] – on y trouve encore aujourd’huiune statue du poète -, où il a pour condisciple et ami un prince du sang, le duc de Chartres, fils du duc d’Orléans[7], et obtient en 1827 le Prix de dissertation latine au Concours général.
Grâce à Paul Fouché, beau-frère de Victor Hugo, il fréquente dès l’âge de 17 ans le « Cénacle », salon de Charles Nodier à la Bibliothèque de l’Arsenal. Il sympathise alors avec Sainte-Beuve et Vigny, et serefuse à aduler le «maître» Victor Hugo. Il moquera notamment les promenades nocturnes du « cénacle » sur les tours de Notre-Dame. Après s’être essayé à la médecine, au droit, au dessin, à l’anglais, au piano et au saxophone il fera preuve d’une grande aisance d’écriture, se comportant comme un virtuose de la jeune poésie. Il publie alors les Contes d’Espagne et d’Italie, salués par Pouchkine[8]. En1830, à 20 ans, sa notoriété littéraire naissante s’accompagne déjà d’une réputation sulfureuse alimentée par son côté dandy et ses débauches répétées dans la société des demi-mondaines parisiennes. La même année, la révolution et les journées des Trois Glorieuses donnent le trône au duc d’Orléans et son ancien condisciple, le duc de Chartres, devient prince royal.
À l’âge de 22 ans, Musset estanéanti par la mort, le 8 avril 1832, de son père, dont il était très proche, victime de l’épidémie de choléra. Cet évènement va décider de la carrière littéraire que Musset choisit alors d’entamer.
Musset tente sa chance au théâtre. Mais après l’échec de sa Nuit Vénitienne, l’auteur dit « adieu à la ménagerie, et pour longtemps » (Lettre à P. Calais), jusqu’en 1847. À cette époque, devenualcoolique, il pouvait y revenir plus serein.
En décembre 1832 paraît le premier Spectacle dans un fauteuil, qui se compose d’un drame, La Coupe et les Lèvres, d’une comédie, À quoi rêvent les jeunes filles ? et d’un conte oriental, Namouna. Musset exprime déjà dans ce recueil la douloureuse tension entre débauche et pureté qui domine son œuvre.
Il part en Italie, en compagnie de George Sand, voyage quilui inspire Lorenzaccio, drame romantique qu’il écrira en 1834. Mais Musset tombe malade et George Sand devient la maîtresse de son médecin, Pietro Pagello. Il rentre à Paris, où il fait jouer des comédies : Le Chandelier, On ne badine pas avec l’Amour, Il ne faut jurer de rien qui sont restées au répertoire du Théâtre-Français ; il écrit également des nouvelles en prose et la Confession d’unenfant du siècle, autobiographie à peine déguisée dédiée à George Sand. Il y transpose les souffrances endurées. De 1835 à 1837, Musset compose son chef d’œuvre lyrique, Les Nuits. Ces poèmes sont les Nuits de mai, de juillet, d’octobre, de décembre, autour des thèmes imbriqués de la douleur, de l’amour et de l’inspiration. Ces poésies, très sentimentales, sont aujourd’hui considérées comme l’une desœuvres les plus représentatives du romantisme français.
Bibliothécaire du ministère de l’Intérieur sous la Monarchie de Juillet, il est révoqué en 1848, puis devient bibliothécaire du ministère de l’Instruction publique sous le Second Empire.
Il avait reçu la Légion d’honneur le 24 avril 1845, en même temps que Balzac, et est élu à l’Académie française en 1852, après deux échecs en 1848 et…