On ne badine pas avec l’amour (commentaire sur le tragique de la fin de l’oeuvre)

Musset, célèbre poète et dramaturge français de l’époque romantique, donne, dans sa non moins célèbre œuvre On ne badine pas avec l’amour, une vision particulière de l’homme, de la femme et de l’amour qui se crée entre ces deux figures. Ainsi, puisque cet ouvrage est essentiellement basé sur l’amour entre les personnages, on retrouve de nombreuses scènes tragiques. Ainsi, nous nous poserons laquestion suivante : En quoi le dénouement de l’œuvre est il tragique ? Nous verrons donc, tout d’abord, en quoi la situation du dénouement peut être qualifiée de tragique, puis, nous observerons en quoi ce dénouement est tragique, du fait de la fatalité mise à l’évidence.

Tout d’abord, on remarque que la situation du dénouement est une situation tragique. Ainsi, dès le début de la scène finale,plusieurs évènements traditionnels de la tragédie se produisent. Tout d’abord Camille perd sa foi envers Dieu. Ce qui semblait diriger sa vie devient l’entrave principale à son amour. Plongée alors dans un paradoxe désespérant, elle accuse Dieu de l’avoir abandonné : « M’avez-vous abandonné ? », et ne peux plus imaginer sa vie à ses côtés : « Je ne puis plus prier ». Ainsi on peut supposer queCamille, ne pouvant plus se tourner vers l’Eglise, a succombé aux belles paroles de Perdican. De plus, les actions de Camille montrent de façon encore plus flagrante sa détresse, comme on le voit au début de la scène finale : « elle se jette au pied de l’autel ». Cette hypothèse d’abandon de la religion par Camille au profit de Perdican, du fait des belles paroles de ce dernier est appuyée par sondialogue qui charmera finalement Camille : « Ô mon Dieu, le bonheur est une perle si rare dans cet océan d’ici là-bas ». On remarque ainsi l’utilisation de métaphores, procédés d’argumentation efficace, auquel Camille succombera : « Oui, nous nous aimons, Perdican », l’aveu de l’amour caché entre les deux personnages de Camille et Perdican montre encore une fois un évènement traditionnel de latragédie. Enfin, la mort de Rosette montre aussi un évènement tragique, car plus que de signer la fin de l’amour éphémère entre Perdican et Camille : « Elle est morte. Adieu Perdican », cet évènement nous montre la mort d’un personnage innocent, n’ayant, à la base, aucun lien entre l’histoire d’amour de Perdican et Camille. Ainsi, Rosette meurt d’une profonde souffrance amoureuse, et illustreefficacement un des évènements traditionnels de le scène tragique: La mort dramatique d’un des personnages principaux de l’œuvre.
Ensuite, on remarque que la souffrance fait partie intégrante de cette scène. On l’observe tout d’abord avec le sentiment de culpabilité de Perdican, lors de la mort de Rosette. En effet, lorsqu’il sent le trépas de cette dernière : « Je ne sais ce que j’éprouve », ilemploie le champ lexical de la mort : « Mes mains sont couvertes de sang […] Je sens un froid mortel», et « ne faites pas de moi un meurtrier » Ainsi, cette plainte de Perdican montrant la participation de ce dernier au « crime involontaire » de Rosette, la souffrance de ce dernier se justifie, car Rosette n’est pas qu’un personnage manipulé aux yeux de Perdican. En effet, l’amour qu’elle éprouvesymbolise l’amour simple, idéalisé par Perdican, et la mort de cet amour le plonge dans un profond désespoir. On observe ce désespoir par les nombreuses apostrophes que Perdican lance à Dieu lors de son monologue : « Je vous en supplie mon Dieu ! […] Ne tuez pas Rosette, Dieu Juste ! […] Ne faites pas cela, ô Dieu ! » Ces nombreuses adresses à Dieu nous montre ainsi un Perdican pathétique, accablé dedouleur, avec un mince espoir de retrouver Rosette vivante, basé sur son acte de repentance désespéré : « Je réparerai ma faute […] ne faites pas cela ». On remarque aussi le caractère angoissé et apeuré de Perdican, caractère inconnu jusqu’à présent, on l’observe notamment lorsque Camille propose de porter secours à Rosette, Perdican la laisse y’aller seule : « Vas y Camille et tâche de la…