Oser un management français ouvert au monde
Séminaire Vie des Affaires
organisé grâce aux parrains de l’École de Paris : Air Liquide1 Algoé2 ANRT Areva2 Arcelor Cabinet Regimbeau1 Caisse des Dépôts et Consignations CEA Chaire “management de l’innovation” de l’École polytechnique Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris CNRS Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts Comptables Danone Deloitte & Touche École des mines de Paris EDFEntreprise & Personnel Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme France Télécom HRA Pharma IBM IDRH Institut de l’Entreprise La Poste Lafarge Ministère de l’Industrie, direction générale des Entreprises PSA Peugeot Citroën Reims Management School Renault Royal Canin Saint-Gobain Schneider Electric Industrie SNCF1 Thales Total Unilog Ylios
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OSER UN MANAGEMENT FRANÇAIS OUVERT AU MONDEpar
Philippe d’IRIBARNE
Directeur de recherche CNRS Séance du 2 décembre 2005 Compte rendu rédigé par Sylvie Chevrier En bref Les grands groupes français implantés dans de nombreux pays hésitent entre une conversion à un management “conforme aux standards internationaux” et le maintien de pratiques françaises. La première voie est facilitée par la formalisation des bonnes pratiques dans leslivres de management, laquelle permet à chacun de se les approprier. Cependant, le management international, en fait américain, se heurte d’une part à certaines limites que les Américains eux-mêmes soulignent et d’autre part à son inadéquation à bien des contextes culturels. Dès lors, il semble plus fécond de mieux assumer le particularisme du management français qui n’est pas sans mérite,notamment en matière de rapport aux clients. Dans cette perspective, il est indispensable d’expliciter ce management qui n’est codifié nulle part mais aussi de renoncer à certains de ses volets qui eux non plus ne traversent pas les frontières.
pour le séminaire Ressources Technologiques et Innovation 2 pour le séminaire Vie des Affaires (liste au 1er février 2006)
L’Association des Amis de l’Écolede Paris du management organise des débats et en diffuse des comptes rendus ; les idées restant de la seule responsabilité de leurs auteurs. Elle peut également diffuser les commentaires que suscitent ces documents
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EXPOSÉde Philippe d’IRIBARNE
Depuis près de vingt-cinq ans, je travaille sur l’adaptation de la gestion à la diversité des contextes. Avec mon équipe, nous avons travaillé dans une quarantaine de pays en collaboration avec de grands groupes français. Si dans bien des pays les entreprises françaises ont acquis une solide réputation pour leurs capacités techniques, elles ne jouissent pas de la mêmeréputation pour leurs capacités managériales. L’internationalisation est abordée de manière très diverse par les entreprises françaises. Certaines, à l’image de Bouygues Télécom, demandent aux managers de tout le groupe de parler français. D’autres au contraire font venir dans leurs universités d’entreprise des professeurs américains pour convertir leurs managers aux pratiques américaines et imposentl’anglais comme langue de travail à partir d’un certain niveau de responsabilité. Le management américain est-il universel ? L’adoption universelle du management américain est problématique. Des expériences conduisent certaines entreprises à douter de son adéquation au contexte chinois ainsi que dans d’autres pays d’Asie. Au plan politique, les déboires de Georges W. Bush en Irak laissent penser qu’enmatière de gestion des hommes et de mise en place d’institutions, les recettes américaines ne sont peutêtre pas adaptées à l’ensemble du monde. Le management américain, qu’il s’agisse du contrôle de gestion ou du marketing, a été codifié et est enseigné dans les business schools partout dans le monde, permettant ainsi aux nonAméricains de se l’approprier. Les limites du management américain…