Pensez vous que la littérature puisse et doive avoir pour mission d’élever sa voix contre les injustices?
Pensez-vous que la littérature puisse et doive avoir pour mission d’élever sa voix contre les injustices ?
en gris : intro et concl générales du devoir.
en rouge : mini-intro/concl de partie = en mini-intro, la thèse, en mini-concl, récapitulation.
en bleu : les arguments et leur développement.
en vert : les exemples, dont vous noterez qu’ils sont développés largement à l’appuide l’idée, et pour bien en manifester l’intérêt et la pertinence.
[INTRODUCTION]
La littérature présente le paradoxe inhérent au fait qu’elle soit à la fois art et langage, de s’inscrire dans une dimension universelle mais aussi actuelle. Nombre de polémiques ont eu lieu, sur la fonction qu’elle devait ou non adopter, d’être utile ou d’être seulement expression artistique,sans autre légitimité que d’exister. Théophile Gautier et les tenants de « l’art pour l’art » allaient jusqu’à refuser toute utilité à la littérature, proclamant que « tout ce qui est utile est laid », tandis que dans un cercle bien proche, un Victor Hugo multipliait les œuvres engagées ; Jean-Paul Sartre ira jusqu’à tenir « Flaubert et Goncourt pour responsables de la répression qui suivit laCommune parce qu’ils n’ont pas écrit une ligne pour l’empêcher ». C’est pourquoi il est légitime de se demander si la littérature peut et doit avoir pour mission d’élever sa voix contre les injustices.
Nous verrons donc si la littérature engagée est efficace et nécessaire.
Dans un premier temps, nous verrons qu’elle dispose de ressources qui lui donnent une efficacité toute particulière, avantd’envisager ce que sont aussi ses limites ; enfin, nous verrons qu’elle peut avoir une manière propre de s’engager dans la condition humaine, avec un message qui, par son universalité, peut trouver place dans toute actualité.
[1e PARTIE REDIGEE]
Il a été souvent jugé nécessaire en littérature d’élever sa voix contre les injustices, et cela de manière efficace.
En effet, lalittérature touche un public particulièrement varié, non seulement selon ses goûts, mais à travers les lieux et les époques. Le théâtre, le roman, l’apologue, la poésie sont autant de formes littéraires qui à la fois touchent un public très large et très varié, et permettent d’allier le divertissement ou le plaisir à une réflexion instaurée par l’auteur. Au XVIIe siècle, La Fontaine, sous couvertde fables pour les enfants, critiquait de manière plaisante et piquante la cour ou la société et les comportements humains en général ; le siècle des Lumières a usé encore plus de la diversité des formes littéraires : les contes philosophiques de Voltaire, aussi bien que des pièces comme le Mariage de Figaro de Beaumarchais, que L’Encyclopédie, dénoncèrent des injustices sociales, à chaque fois demanière tout à fait différentes, touchant ainsi des sensibilités différentes. Notons encore que leurs dénonciations de la guerre, du fanatisme, de l’intolérance, trouvent un retentissement puissant encore à notre époque : la littérature porte un message qu’elle peut rendre universel.
De plus, la littérature offre une variété de formes qui, en permettant de manier l’implicite ou l’explicite,multiplie les stratégies argumentatives. Une même idée peut être défendue de différentes manières, soit ostensiblement dans un texte purement argumentatif, comme dans un article de L’Encyclopédie, qui permet au message d’être clair et percutant, soit plus implicitement, ce qui demande au lecteur une participation plus vive pour comprendre le message. Candide de Voltaire aussi bien qu’une pièce commeTartuffe de Molière, montrent dans leurs structures même qu’un enseignement peut nécessiter un parcours personnel pour que son destinataire trouve enfin à y adhérer. Candide est un personnage naïf prêt à croire le premier enseignement théorique qu’on lui livre, et qui n’apprendra véritablement que de ses expériences ; de même, le lecteur est invité à recevoir le message de Voltaire non par un…