Peut-on dire que les mots nous apprennent notre propre pensée?
Peut on dire que les mots nous apprennent notre propre pensée ?
L’apprentissage du langage est une faculté bien spécifique de l’homme. Il lui permet de se comprendre, de se parler à lui-même, mais également d’échanger ses idées avec autrui, et de saisir, comprendre et méditer la pensée d’autrui. Ce pouvoir de communication sans fin se fait au moyen d’un outil, la langue, spécifique à chaqueculture, et qui est grossièrement un ensemble complexe de mots, qui suivant l’ordre qu’on leur donne, déterminent le sens propre de la langue.
On peut donc se demander s’il est correct de dire que les mots que j’emploie rendent bien compte de ma propre pensée. C’est ainsi que nous étudierons dans un premier temps en quoi les mots, donc le langage, sont révélateurs de notre propre pensée. Puis dansun second temps, nous analyserons les limites de cette relation, à savoir que parfois il peut être difficile d’exprimer notre pensée au moyen des mots. C’est pourquoi nous montrerons pour terminer qu’il peut être nécessaire de travailler son esprit, pour que ce que nous disons corresponde bien à ce que nous pensons.
La première réponse qui nous vient à la vue de ce sujet est que bien entendu,les mots nous apprennent notre propre pensée. Nous utilisons le langage, les mots tous les jours, nous sommes bien placés pour savoir que notre discours est contrôlé par nous et que par conséquent, il traduit fidèlement notre pensée. Les mots ont été inventés par l’homme pour lui permettre de s’exprimer de façon illimitée, et de se faire comprendre par les autres hommes. Et c’est bien en celaqu’il est unique, contrairement aux animaux qui n’ont recours qu’à de rituels limités pour échanger quelques brèves informations. Ce qui fait la liberté de l’homme, c’est donc l’utilisation du langage.
La fonction du mot est bien entendu de montrer notre pensée à nous même, d’y réfléchir et de la partager, car sinon quel en serait l’utilité? Tout petit déjà, on nous apprend avec patience et minutie àprononcer chaque syllabe des différents mots composant notre langue. On nous inculque les genres, la conjugaison, la grammaire, l’orthographe, etc.… Tout cet enseignement laborieux n’a qu’un seul objectif : nous apprendre à communiquer, à exprimer notre pensée au moyen de l’outil qu’est la langue. Le langage, donc par là les mots, est un moyen d’objectiver mes pensées. Et comme la pensée et laréflexion humaine sont illimitées, il en découle sans cesse de nouveaux mots pour cerner au maximum l’esprit humain dans son ingéniosité.
L’homme étant un être de culture, il n’a de cesse d’échanger ses idées avec autrui. Cependant, cet échange connaît des limites car il impose qu’autrui ait la même langue que moi. Afin de partager au maximum ses idées, l’être humain se pousse donc à apprendre lalangue d’autrui, de sorte que son échange de pensées ne soit pas freiné par la barrière que peut être la langue. Les mots sont donc un moyen d’apprendre notre pensée, et de la partager.
De plus, on peut constater à quel point les mots sont révélateurs quant à l’image qu’on en fait de traducteur de notre pensée. Il nous arrive bien souvent de prononcer les mots de façon automatique et immédiate.Or, souvent, ces mots illustrent directement notre pensée. Ainsi nous réagissons tous à des automatismes sous l’effet de la douleur, de la surprise, ou de l’énervement, et nous ne pouvons nous empêcher de lâcher les mots tels que « aie » , « oh », ou voire même des insultes, sous l’effet de la colère. Ces mots illustrent parfaitement la pensée au moment où ils sont prononcés, et par exemple, l’étatde surprise dont je me trouve après la vue d’un tour de magie me laisse échapper le mot « oh ! », annonçant à mon entourage, car compréhensible de tous, que je suis bluffé.
Et aux mots de surprise, plus généralement liés à nos émotions, il faut ajouter le lapsus « révélateur », qui en a fait rougir plus d’un. Ce sont des mots prononcés hors contexte dans une phrase par un individu, et qui…