Peut-on parler d’une identité européenne ?

Peut-on parler d’une identité européenne ?

1 / L’Europe une réalité de plus en plus présente…
A ) Une Europe inscrite dans l’histoire.

1) Un héritage médiéval.

L’idée d’Europe remonte au Moyen-âge. A cette époque c’était déjà constitué un espace culturel, politique et économique commun sur tout le continent européen, à l’exception du monde byzantin qui apparaît comme l’ennemi. On neparle cependant pas d’Europe mais de Chrétienté. Ces pays étaient réunis sous l’autorité d’un chef spirituel commun, le pape. Plus tard, l’Eglise de Rome fera figure d’institution commune. D’autre part, l’Europe s’est fondée sur trois apports culturels : chrétien, romain et barbare.
Pendant tout le Moyen-âge, le latin contribue à unir les peuples d’Europe, facilite la communication et la diffusiondes idées. L’omniprésence de la religion dans la vie quotidienne fait apparaître des mœurs communes sur tout le continent : même calendrier, fêtes, habitudes alimentaires.
Les hommes n’avaient pas le sentiment d’appartenir à une seule communauté nationale mais à plusieurs locales et régionales (seigneurie, ville, langue) ; ce n’est que lors de la Révolution française que le concept de nationprend tout son sens.

L’apparition de ce nouveau concept a affaibli l’idée d’Europe unie, qui s’est faite par la suite plus discrète. Elle ne réapparaît véritablement qu’après la Seconde guerre sous un aspect cette fois plus économique.

2) De la CECA à l’euro : une construction essentiellement économique.

En 1946, Churchill déclarait: «la première chose pour recréer une famille européenne estd’instituer un partenariat entre la France et l’Allemagne ». Ceci est chose faite le 18 avril 195 1, les deux pays décident de mettre en commun leurs productions de charbon et d’acier au sein de la CECA.
L’union de l’Europe prend ensuite forme avec la signature du traité de Rome le 25 mars 1957 qui consacre la CEE (Communauté économique européenne) composée de six membres fondateurs : France,Allemagne, Belgique, Italie, Luxembourg, et les Pays-Bas. La Grande-Bretagne, le Danemark et l’Irlande entrent en 1973, la Grèce en 1981, l’Espagne et le Portugal en 1986 et enfin en 1995 le dernier élargissement concerne l’Autriche, la Finlande et la Suède. Le 7 février 1992, les douze membres qui composent alors la CEE se décident à franchir une nouvelle étape dans le processus d’intégration àl’Europe ; ils instituent l’Union Européenne. Dès lors, les gouvernements vont s’attacher à la réalisation du projet de monnaie unique destiné à renforcer un sentiment d’identité européenne. Ainsi, le 1er janvier 1999, l’euro entre en vigueur.
Cette transition réussie entraîne un regain de crédibilité de l’Europe. En effet, le cercle vicieux dans lequel semblait enfermé le projet de monnaie uniquec’est transformé en cercle vertueux. La portée politique et psychologique de cet événement est considérable pour les Européens. L’euro crée pour les pays qui y sont engagés une obligation de s’entendre, dont ils se montrent conscients et s’acquittent plutôt mieux que ce que laissaient présager les débats passés. Sur le fond, le consensus reste malgré tout difficile à atteindre.

L’Unionéconomique étant réalisée, reste à s’accorder sur un projet politique commun.

B) Vers un projet politique commun.

1) Une union nécessaire au maintien de l’Europe.

Après la Seconde Guerre mondiale, les nations affaiblies du Vieux continent ne pouvant plus rivaliser face à la «superpuissance » que sont devenus les Etats-Unis, ont vu dans l’union la seule solution pour résister à la dominationaméricaine. Aujourd’hui, l’euro s’inscrit encore dans cet objectif Il n’a pas «la volonté de supplanter le rôle du dollar. Il prendra tout simplement sa place au côté du dollar », comme l’indiquait Dominique Straus Kahn, le ministre français de l’économie. Pour la première fois en effet, le billet vert a un challenger potentiel.
D’autre part, le déclin démographique des pays européens laisse…