Philippe auguste
La naissance de Philippe Auguste, en 1165, est accueillie comme un miracle par la famille royale. En effet, Louis VII attend depuis près de trente ans un héritier et c’est sa troisième épouse,Adèle de Champagne, qui lui donne tardivement ce fils tant espéré. Une attente qui vaut au futur Philippe II le surnom de Dieudonné6.
Comme tous les premiers rois capétiens depuis Hugues Capet, LouisVII, accablé par la maladie, pense à associer son fils à la couronne et à lui laisser le pouvoir au printemps 1179. Mais la cérémonie du sacre est retardée suite à un accident de chasse du jeuneprince7 dont la vie est menacée. L’état de santé du prince est suffisamment grave pour que Louis VII se déplace en Angleterre, malgré sa santé déclinante, et aille se recueillir sur la tombe deThomas Becket8, l’archevêque de Cantorbéry mort en 1170 et devenu un saint thaumaturge9.
Complétement remis sur pied et en l’absence de son père de plus en plus souffrant, Philippe est associé à lacouronne et sacré le 1er novembre 1179 à Reims par son oncle l’archevêque Guillaume aux Blanches Mains. Le Jeudi de l’Ascension 29 mai 1180 à Saint-Denis, lors de la consécration de son épouseIsabelle de Hainaut comme reine de France, il reçoit une seconde fois l’onction sainte à Sens10 par Guy Ier de Noyers, successeur de Guillaume aux Blanches Mains, au grand dam de ce dernier, qui accusad’usurpation son pair.
Pour échapper à l’emprise de sa mère et de ses oncles maternels, il se rapproche de son parrain Philippe d’Alsace, comte de Flandre, qui lui donne sa nièce Isabelle enmariage. Le 28 avril 1180, l’évêque Roger de Laon bénit les jeunes époux en l’abbaye d’Arrouaise près de Bapaume. Isabelle, fille de Baudouin V de Hainaut lui apporte l’Artois en dot. Puis, le 28 juin1180, trois mois avant la mort de son père, il signe le traité de Gisors avec Henri II d’Angleterre. Ces deux événements renforcent la position du jeune roi face aux maisons de Flandre et de…