Philo

Faut-il se réjouir d’être libre ?
Introduction

Développement
I. Il faut se réjouir d’être libre
Se réjouir, c’est éprouver de la joie, de la satisfaction à l’idée de quelque chose, c’est-à-dire être tout simplement heureux. Je peux l’être pour un fait qui me concerne ou qui concerne quelqu’un d’autre. Par exemple, si je me réjouis d’avoir trouvé un emploi, je suis heureux car c’est bienpour moi et car cela va entraîner des conséquences bénéfiques ; mais si je me réjouis car un de mes amis a été embauché, je suis content car c’est une bonne chose pour lui. Le bonheur peut donc se ressentir à plusieurs degrés.
Etre libre, c’est être indépendant de toutes contraintes (qu’elles soient morales, politiques, sociales…) et de toute restriction. Quand je suis libre, je ne suis passoumis au contrôle d’une autorité quelconque, ce qui signifie que j’ai le choix dans mes décisions. On peut rapprocher la liberté de la raison car si je suis libre et que personne ne me commande dans mes actes, c’est que je suis capable de délibérer seul sur mes actions et que j’effectue tel ou tel fait en toute conscience car je pense que ce que je fais est bien. Par exemple, les adolescents quidépendent de l’autorité de leurs parents, deviennent plus libres à leur majorité car ils peuvent désormais agir seul. De plus, lorsqu’on devient majeur, on peut conduire une voiture, qui est le symbole même de l’indépendance et de la liberté.
De ce fait, je peux être heureux de posséder une telle liberté car j’agis comme bon me semble, je fais ce que je pense être le mieux pour moi. Aussi, si une loine me paraît guère adaptée ou ne me convient pas, je peux ne pas la respecter car je fais cela dans mon intérêt.
Il faut donc se réjouir pleinement d’être libre.

Mais alors, comment expliquer que l’ermite qui vit seul, insoumis aux lois, et qui n’est pas sous l’influence de la justice, n’est pas pour autant heureux ? Comment comprendre que la liberté, pourtant si attirante, peut être uneentrave au bonheur ?

II. Il ne faut pas se réjouir d’être libre
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Lorsque je suis libre, c’est que je fais des choix consciemment, sans que quiconque ne me dicte mes actions ou ne me conseille sur ma manière d’agir. Seul, je prends alors le risque d’éprouver des remords suite à une mauvaise décision, de courir le danger de faire un choix qui me conduirait paradoxalement au malheur, etpire encore, j’endosse également toute la responsabilité de mes actes, ce qui renforce mon sentiment de culpabilité. Par ce raisonnement je comprends alors Frédéric Nietzche, philosophe allemand, qui disait que « la question de savoir s’il vaut mieux être libre et malheureux ou n’être pas libre et heureux ne se pose pas ».
En effet, les hommes qui se disent libres sont bien peu nombreux car laplupart mènent une vie en société. La société par définition, est un ensemble d’individus qui constituent un groupe organisé et qui vivent dans un milieu caractérisé par des règles, des lois, des institutions. Ainsi, être libre est relativement incompatible avec cette façon de vivre car la société ne permet pas une totale liberté, mais autorise seulement la possibilité partielle d’accomplir certainsactes. Par conséquent, si je choisis la liberté, je m’engage vers la solitude, ce qui peut me conduire au malheur, paradoxalement au but initialement recherché qui est d’être libre mais en étant heureux.
De plus, si je suis libre mais seul, je ne peux pas délibérer de ce qui est juste et de ce qui ne l’est pas. Tout comme je ne peux pas juger de ce qui est bien et de ce qui est mal, puisque la vieen société ne m’aura pas instruit ces valeurs. De même, comment pourrais-je stimuler ma réflexion sur tel ou tel sujet, comment me formerais-je ma propre opinion des choses, si rien ne m’atteint et ne me révolte ? On peut ainsi affirmer que ce qui est le plus utile à l’homme, ce sont en réalité les autres hommes qui l’entourent car ils se complètent les uns et les autres grâce aux discussions,…