Préface poème rimbaud
Préface
Amis lecteurs, vous comme moi avez déjà ressenti ou ressentira ce sentiment à la fois d’attirance et d’affection qu’est l’amour. L’amour est omniprésent, nous pouvons même dire que nous sommes cernés par l’amour : père et fils, mère et fille, homme et femme, copains, copines, vieux amis…
« Le monde a soif d’amour, tu viendras l’apaiser » dit Arthur Rimbaud dans Soleil et chairextrait des Cahiers de Douai, poète adolescent avait lui aussi remarqué cela. Le « tu », marque de la deuxième personne, apostrophe directement la femme aimée dont il sera particulièrement question dans les poèmes de Rimbaud présents dans cette anthologie, tirés des Cahiers de Douai.
Ce recueil n’a jamais été publié du vivant d’Arthur Rimbaud, conservé par son ami Paul Dameny qui le publiera aprèsla mort du poète. Ce dernier grand vagabond, vivant de bohème et de fugue reflète ce goût pour les secrets que cache cette nature propice aux sentiments amoureux.
Cette Nature qui devient un être humain à part entière par le biais d’une majuscule dans Sensation établie dès le premier poème du recueil, Première soirée, un lexique enivrant de la nature, vous vous laisserez surprendre et vous vousévaderez vers une vie de bohème à travers cette poésie bucolique étant l’objet des poèmes de « l’homme aux semelles de vent » comme le surnommait Verlaine, « les grands arbres », « un petit rayon buissonnier papillonner dans son sourire » d’une Première soirée, au « soirs bleus d’été », « sentiers », « l’herbe menue » que vous foulerez à la simple lecture de Sensation , vous laisserez libre court àvotre imagination, courrai les près, le bois, vivant d’errance et de fugue, logeant sous la nuit étoilée de Ma Bohème. Vous reprendrez la route avec le surnommé « passant considérable » comme le nommait Mallarmé. Les nombreuses répétitions du verbe « aller » (Sensation, Ma bohème, Les réparties de Nina) et l’usage du futur sont la marque concrète de cette mise en marche et de ce perpétuel désir defuite qui est le moteur permanent des fugues de l’adolescent. Ainsi vous regagnerai les « villages de campagne » à travers « sentiers », cette odeur de printemps, de « framboise » et par des envolées lyriques enivrera votre lecture, et vous sentirez chez vous à la campagne, dans les « fermes » ou sent bon le lait chaud, où Rimbaud invite sa muse fictive Nina dans Les Répartis de Nina. Tout celamenant à l’ivresse de l’amour d’un jeune poète de dix-sept ans « au cœur Robinsonne » qui compare l’amour à « la sève » montant dans l’arbre, ou au « champagne » qui vous monte à la tête (Roman et Les Répartis de Nina) rend compte de cette frénésie de l’amour, Rimbaud nous invite à entrer en osmose avec la nature, grâce a celle-ci il subit une sorte d’ivresse poétique comme il le laisse entendredans Ma Bohème.
La femme aimée, à qui s’adresse les différents poèmes est décrite de tous ces faits et gestes, c’est un jeune adolescent amoureux maladroit, qui s’éprend à séduire cette jeune fille à mi-nue assise sur la grande chaise du poète dans Première soirée. Une sensualité se dégage des mots de Rimbaud « un jolie rire de cristal » « Pauvre et palpitant sous ma lèvre ». Les deux amantsentrent dans un jeux de séduction voire d’érotisme dont les points de suspension traduit l’ambiguïté de la situation, cette scène de séduction est beaucoup plus légère dans Roman , le vocabulaire de petitesse (« petit » répétés a nombreuses reprises) en est la preuve. Ici tout est simple et agréable et l’amour se résume à un baiser, pas de descriptions fastueuses mais seulement des points desuspension dans lesquels chacun peut imaginer la suite. Vous aussi, vous vous reconnaitrez sans doute dans la pensée de Rimbaud « On est pas sérieux quand on a dix-sept ans » dont la diérèse étoffe la naïveté et les illusions cet adolescent maladroit à la sensualité et sexualité naissante.
Vous serez sans doute captivé par le désir du poète dans Les réparties de Nina, le conditionnel traduisant son…